Raccourci simpliste, néanmoins assassin. Hier, lors de sa conférence de presse, la pasionaria de l'extrême gauche algérienne, Louisa Hanoune, a manqué de peu le ridicule en s'attaquant avec véhémence à un de nos collègues, accusé de servir – excusez du peu – les intérêts de la superpuissance américaine. Le raccourci malheureux pris par la SG du Parti des travailleurs, qui nous a habitués pourtant à de meilleures prestations, fait suite à la publication la semaine dernière d'articles critiques envers le Parti des travailleurs fortuitement suivis d'un reportage sur le Etats-Unis d'Amérique, « commis » au retour d'un stage de formation dont ont bénéficié de nombreux journalistes algériens. Le fait que la formation en question soit prise en charge par le Département d'Etat constitue pour Mme Hanoune un élément constitutif du crime, une preuve irréfutable de la collusion de la presse algérienne avec l'ennemi impérialiste ! Devant ses militants et un parterre de journalistes ébahis, Louisa Hanoune s'est attelée, des minutes durant, à désigner le journaliste d'El Watan comme un « agent » à la solde des Américains. Une balourdise que rien ne justifie, si ce n'est peut-être l'ivresse que procure… la proximité du pouvoir.