Les sept petits barrages et retenues collinaires, dont la gestion a été confiée à la Chambre d'agriculture par l'administration, sont dans un état de dégradation avancé, selon un bilan établi par les élus de l'APW. En effet, par convention, la wilaya avait donné mandat à la Chambre d'organiser en groupement d'intérêts les agriculteurs utilisateurs de ces plans d'eau, de façon à assurer leur prise en charge par une bonne exploitation . Mais, c'est exactement le contraire qui s'est produit, les cultivateurs s'étant contentés d'agir en rentiers non concernés par le sort de ces infrastructures. Ainsi, la situation est telle que leur taux d'envasement est évalué à 60% de leur capacité de rétention. Cette situation est pour le moins surprenante dans une des wilayas côtières où la pluviosité est la plus faible et où les ressources souterraines sont quasi nulles. La seule opération d'envergure pour améliorer l'hydraulique agricole, une opération qui tarde, consiste en l'inscription d'un barrage sur Oued Berkèche, pour une capacité de 10 à 11 millions de m3, soit un peu moins de la capacité théorique des sept petits barrages, mais bien plus que leur capacité réelle au vu de leur envasement. Ces infrastructures nécessitent toutes des réparations à des degrés divers du fait des dégradations entraînées par des pluies torrentielles et de l'absence de reboisement de leurs bassins versants, ce qui, l'érosion aidant, fait charrier avec l'eau des tonnes de boue. « C'est aux particuliers de s'investir » L'état des lieux pour chaque infrastructure donne la situation suivante. Les 547 000 m3 de la retenue sur Oued Sekkane (Aïn Tolba) ne sont pas exploités par une association d'exploitants qui n'a d'existence que sur le papier. L'abandon est tel que l'évacuateur de crues est endommagé. Quant à la retenue collinaire de Sidi Haddouche (Aïn Kihel), soit 520 000 m3, pourtant réhabilitée en 2001/2002, elle est également à l'abandon faute d'exploitants. La situation est aussi préoccupante sur le petit barrage de Sidi Amer d'une capacité de 1 430 000 m3 (Ouled Kihel) que sur celui de Sidi Djelloul (Oulhaça), soit 960 000 m3, tous deux également réhabilités en 2001/2002. Et si, pour ce dernier, une association de ses exploitants existe, ceux-ci refusent de verser leur redevance à la Chambre d'agriculture. Dans la commune d'Aghlal, les petits barrages Michmiche (3 331 000 m3), Ehchama (470 000 m3) et Aïn Elkaml (3 450 000 m3), la situation est tout aussi critique. Le premier est même envasé à 80%. Pour les deux premiers, leurs structures nécessitent un urgent confortement, souffrant des effets d'une absence d'entretien et de la démission des exploitants. Aussi, sur la base de ce constat tel qu'établi lors de la dernière session de l'APW, le wali a solennellement indiqué aux élus qu'aucun nouveau petit barrage ne sera édifié si la Chambre de l'agriculture ne prenait pas ses responsabilités et si les bénéficiaires des eaux retenues ne s'engageaient, à l'avance et de façon concrète, dans la prise en charge des projets arrêtés. Il en sera ainsi pour le projet de 30 retenues collinaires devant être implantées à travers la wilaya pour 950 millions de dinars. « L'agriculture rapporte de plus en plus, ces dernières années, aux cultivateurs, pour qu'ils ne demeurent plus dans l'expectative à attendre tout de l'Etat. Les petits barrages ne sont pas des réalisations d'intérêt général pour que l'administration assure leur gestion. Ils servent des intérêts particuliers. C'est donc aux particuliers de s'investir, ce qui ne veut pas dire que l'Etat ne s'investira pas en leur faveur en cas de catastrophe qui endommagerait les ouvrages », a encore expliqué le chef de l'exécutif de wilaya.