Outre le salaire considéré comme dérisoire et vivement dénoncé, le collectif des travailleurs déclare avoir toujours été exclu de la distribution de l'habitat rural à l'instar des autres catégories du monde agricole, notamment les attributaires. Les ouvriers agricoles des fermes expérimentales, dites pilotes, relevant du secteur de l'Etat, se disent révoltés par le déni de justice dont ils font l'objet. Et pour cause, ils estiment avoir été « omis » par les récentes augmentations salariales décrétées par le gouvernement. En théorie, ces entités économiques sont classées dans la catégorie des entreprises publiques à caractère industriel et commercial (EPIC), selon leurs propos. Les sept fermes pilotes se trouvent, donc de ce fait, sous le régime des conventions collectives conjointement élaborées avec le partenaire social El faoudj, un syndicat agissant sous la férule de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), une organisation censée défendre leurs intérêts sociaux. Or, les ouvriers la soupçonnent de n'avoir d'yeux que pour les attributaires des exploitations agricoles individuelles et collectives (EAI et EAC) ainsi que des paysans du secteur privé. C'est précisément ce manquement au devoir à leur égard conjugué au mépris de la DSA, accusée elle aussi d'être réticente au fait d'accéder à leurs revendications en tant que membre du conseil d'administration qui les met en rogne. Pourtant, affirment-ils, l'état de santé de toutes ces fermes est on ne peut mieux satisfaisant. Qu'il s'agisse de l'exploitation la plus connue, à savoir celle d'El Baâraouia, de Boulachfar Hocine et Bouchabaâ Ahmed dans la localité de Guettar El Aïche, de Kadri Brahim, sise aux quatre chemins dans la commune d'El Khroub ou bien de Bouaoun Rabah à Bounaouara et celle de Laâziz Belgacem à El Gourzi ou encore de Benboudala dans la commune d'Ibn Ziad. Ces fermes emploient 280 travailleurs agricoles en plus de quelques techniciens et cadres formés depuis longtemps dans le secteur. Les exploitations dans lesquels ils opèrent ont pour vocation de développer les espèces de céréaliculture et accessoirement l'élevage des ovins et bovins ainsi que l'aviculture. Les salaires moyens avoisinent le Smig, soit 12 000 DA/mois. Les chauffeurs de camion perçoivent, lors de leurs déplacements dans les wilayas limitrophes, une prime de 130 DA en guise de frais de mission, ce qui leur paraît être une prime de « famine ». Le collectif des travailleurs déclare avoir toujours été exclu de la distribution de l'habitat rural à l'instar des autres catégories du monde agricole, notamment les attributaires. L'absence de terrains d'assiette leur appartenant en propre est l'allégation récurrente des responsables pour justifier ce que les ouvriers considèrent comme un déni de justice. Comme pour démonter l'argument de leurs responsables, ils ajoutent : « Comme si les ouvriers des EAI/EAC, usufruitiers de leur état, étaient les propriétaires du terrain sur lequel sont bâties leurs habitations. Et puis des poches de terrain incultes existent bel et bien autour des fermes de l'Etat. » Lesquels responsables se sont déjà opposés à leurs revendications lors d'un arrêt de travail qu'ils ont dû observer précédemment, suivi, disent-ils, d'une correspondance envoyée au ministre de tutelle. « Sans retour d'écoute », concluent-ils.