Il faut que nous nous écoutions les uns les autres quelle que soit la chapelle politique à laquelle nous appartenons. Le cinquantenaire doit être le catalyseur qui permettra aux jeunes de s'exprimer. Il faut re-mobiliser politiquement notre société ? Une conférence sous le thème : « Novembre, un bilan et un élan pour l'avenir », sera animée par Aït Ahmed, Mouloud Hamrouche et Abdelhamid Mehri, et est prévue pour cette soirée à Aïn Benian. Après un exil volontaire depuis 1999, année durant laquelle il s'était porté candidat à la course présidentielle avant de se retirer au côté de quatre autres postulants à cette candidature, le leader du FFS, Hocine Aït Ahmed, est depuis hier à Alger. A son arrivée, Aït Ahmed a été accueilli par l'actuel premier secrétaire national du parti, Ali Laskri, au côté duquel se trouvaient d'autres ex-occupants du même poste, notamment Ahmed Djeddaï, Djoudi Mammeri, mais également d'autres personnalités du FFS parmi lesquelles on dénombre Salima Ghezali, Rabah Aïssat, Ferhat Hamid et tant d'autres. Paraissant un peu fatigué, mais toujours prédisposé à communiquer, Aït Ahmed nous a d'emblée indiqué que ce sont les festivités du 50e anniversaire de la guerre de Libération qui l'ont fait venir à Alger. « Très franchement c'est la seule raison qui m'a ramené en Algérie », a signalé Aït Ahmed. Ajoutant : « Un demi-siècle, ça compte quand même. » Invité à exprimer un quelconque message particulier en cette occasion, le chef charismatique du FFS nous invite à la rencontre d'aujourd'hui qu'il animera avec l'ex-chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, et l'ex-secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri pour en dire plus. « Les messages sont nombreux, j'essayerai de les donner au cours des débats qui auront lieu demain (aujourd'hui ndlr) », a-t-il souligné. Supplié de donner au moins une idée de ce qui pourrait être annoncé au cours de ces débats, Aït Ahmed s'interroge ce qui reste des valeurs de Novembre pour les jeunes. « J'aimerai bien savoir tout d'abord, avant de me renseigner, a-t-il dit, est-ce qu'il reste quelque chose des valeurs de Novembre pour les jeunes. » Cette génération, a-t-il ajouté, qui « n'a pas connu la guerre et vit dans des problèmes inextricables ». Ainsi, aux yeux du leader du FFS, « ce qui est important de dire est qu'il faut remobiliser politiquement notre société pour qu'elle puisse elle-même concrétiser la république démocratique sociale et faire en sorte qu'il n' y ait plus de séparation entre les Algériens. Pour cela, poursuit-il, il est indispensable que nous nous écoutions les uns les autres quelle que soit la chapelle politique à laquelle nous appartenons ». Mais est-ce que cela est possible après les tiraillements et les déchirements qu'a connus la classe politique ces derniers temps ? Aït Ahmed se remit à parler de la guerre de Libération en s'interrogeant : « Est-ce que l'indépendance de l'Algérie était possible , Et la guerre contre la France était-elle possible ? ». Il s'agit, en clair, selon le n°1 du FFS, « de construire la paix, et ce, même si cela n'est pas facile ». Mais c'est à quoi vous n'avez cessé d'appeler depuis 50 ans M. Aït Ahmed ? Et de renchérir : « Mais alors il faut que j'appelle à la guerre maintenant ? Non, je dis tout simplement que d'occasions ont été perdues, je crois que le cinquantenaire doit être le catalyseur qui puisse permettre aux jeunes de pouvoir s'exprimer. » M. Aït Ahmed demande à ce que « les barrières » soient levées pour permettre à « cette société de s'organiser et à ce que le mouvement associatif soit reconnu ». Alors qu'on aurait dû reconnaître, a-t-il regretté, « les libertés publiques, le droit à la participation politique que nous avons conclu en signant les pactes et les conventions internationales ». Il convient de signaler qu'Aït Ahmed animera aujourd'hui avec Abdelhamid Mehri et Mouloud Hamrouche, à la salle omnisports de Aïn Benian, une rencontre sous le thème : « Novembre, un bilan et un élan pour l'avenir. »