Cette offre surgit au moment où le président évoque le projet de la réconciliation nationale. Un plan de sortie de crise? Une rencontre avec le président en perspective ou alors, juste une note d'espoir d'un opposant? Le chef historique, Hocine Aït Ahmed, s'est déclaré favorable à une rencontre avec les hautes autorités du pays dont le président de la République. Pour rencontrer le chef de l'Etat, Hocine Aït Ahmed, a posé deux préalables sans lesquels le rendez-vous connaîtra le sort des innombrables invitations que lui adressait le pouvoir par le passé: la rencontre doit être préparée et l'ordre du jour défini. «Je n'ai jamais refusé une invitation à une rencontre à la seule condition que celle-ci soit préparée et que son ordre du jour soit défini» a affirmé M.Aït Ahmed à des journalistes présents à la soirée électorale organisée par l'ambassade des Etats-Unis au CIP (Centre international de presse) pour suivre le déroulement de l'élection américaine. Par cette déclaration, le plus vieil opposant de la classe politique nationale, vient de donner l'écho à ses propres déclarations faites lors du meeting qu'il a animé à Aïn Benian, dimanche dernier. «En temps de paix rien n'est impossible» a-t-il lâché ou encore, «Il faut que nous nous écoutions les uns les autres. Toutes les initiatives sont bonnes». Des déclarations qui dissimulent en effet une volonté d'aller vers un véritable dialogue sérieux et une réelle perspective de sortie de crise. Toutefois, il rejette l'approche simpliste, l'effet médiatique et éphémère que produira cette rencontre. Il faut signaler que cette offre qui surgit en ce moment précis, comporte des enjeux multiples: ils sont d'abord d'ordre politique. En ce sens que l'offre constitue une occasion pour le pouvoir algérien de réhabiliter le rôle de l'opposition politique complètement neutralisée et rendue inopérante depuis la présidentielle du 8 avril dernier. L'évidence à laquelle l'équipe dirigeante ne peut échapper à un postulat qui fait que sans opposition forte, il ne peut y avoir et qu'il n' y a pas de pouvoir fort sans une opposition forte, cela d'une part. En ce moment précis le président de la République vient lancer l'idée d'une amnistie générale pour une réconciliation nationale d'autre part. Le chef de l'Etat a clairement indiqué que «l'occasion de ce cinquantenaire (le 1er Novembre Ndlr) permet d'établir des liens solides entre les générations de la guerre et de l'indépendance» Bouteflika, qui dit croire plus que personne à la réconciliation globale, a admis, lors de son discours face aux députés, que «la concorde civile n'en était que le prélude». Or, «le zaïm de la réconciliation» les contours du projet ne sont pas encore bien définis. Et sur ce point précis, le président du FFS semble avoir fait son choix. Comme s'il y décèle d'autres objectifs inavoués, une amnistie pour les militaires... Aussi, a-t-il annoncé la couleur en déclarant notamment: «Je ne vois pas de quelle réconciliation il s'agit sinon celle de se réconcilier avec ces jeunes qui souffrent du chômage, qui traînent dans la misère et la promiscuité.» M.Aït Ahmed ne s'arrêtant pas à ce niveau de la réconciliation, pousse encore plus loin et réitère l'une de ses revendications de toujours, la réconciliation nationale. «Qu'on nous dise aujourd'hui si le terrorisme existe encore ou s'il est terminé, la réconciliation nationale c'est aussi la levée de l'état d'urgence.» Aït Ahmed évoque dans ce registre, le verrouillage du champ politique et le non-respect des droits de l'homme avant de décocher contre le pouvoir en place «qui pousse à la violence au sein de la société». «Il y a deux façons de lutter contre le terrorisme: il y a la façon italienne sans toucher à la société et la façon soviétique qui éradique l'Etat de droit comme c'est pratiqué en Algérie». Par ailleurs, le président du FFS a indiqué que sa rentrée en Algérie est d'abord motivée par le cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération.