Quand les feuilles mortes des ficus - arbre à ombre bien acclimaté à Biskra - jonchent les allées du Djenen El Beylik et les trottoirs des principales avenues et se ramassent à la pelle, c'est le signe indéniable d'une canicule exceptionnelle », répètent à l'envi les habitués de cet espace vert, havre de fraîcheur situé en plein centre-ville. Effectivement, depuis quatre jours, le mercure flirte avec les 45° à l'ombre en cette fin juin ; bien que cette année soit exceptionnellement douce et faste du point de vue climatique, les grosses chaleurs sont au rendez-vous. Les autorités locales des Ziban ont pris les devants en organisant des réunions en vue de prendre les dispositions nécessaires afin de parer à toute éventualité, notamment dans les domaines de l'hygiène, de la voirie en général et celui de l'enlèvement quotidien des ordures en particulier, un vaste programme en perspective ! La lutte contre les vecteurs des maladies et autres épidémies endémiques, favorisées par la pollution et accélérées par la canicule, a été le centre des préoccupations des autorités locales au cours de ces réunions. La lutte contre les scorpions que la fournaise fait sortir était déjà entamée par la mise en place d'une « ceinture de sécurité insecticide » autour des principaux quartiers où pullulent d'habitude ces dangereux arachnides. Par ailleurs, la pénurie de l'eau potable dans certains quartiers de la ville est le plus à craindre ! Bien que disposant en théorie de 275 l/jour pour chaque habitant, le chef-lieu de la wilaya reste tributaire de la dérégulation de la distribution due notamment aux fuites du réseau secondaire, aux innombrables piquages bien qu'illicites, mais branchés la plupart du temps avec la complicité bienveillante et souvent intéressée d'agents ou de cadres de l'Epebis. Les autorités locales veillent à ce que la pollution de l'eau potable dans certains endroits de la ville, facilitée par le laisser-aller qui règne à l'ex-Epebis ainsi que par la vétusté des réseaux, soit stoppée. Une autre crainte légitime qui taraude la population, c'est l'effet dévastateur que pourraient avoir les chutes de tension ou carrément le délestage par ces temps de canicule à ne pas mettre un chameau dehors. Sonelgaz se veut optimiste, d'autant qu'en plus du renforcement de la moyenne tension réalisée l'année dernière dans plusieurs quartiers, un autre programme est en chantier pour améliorer la capacité des transformateurs existants au niveau de chaque cité et quartier, car, entre-temps, le nombre de climatiseurs mis en place chez les abonnés de Sonelgaz a dépassé toutes les estimations. En effet, les Biskris, échaudés par le prix hallucinant auquel reviennent ces dernières années les périodes de vacances familiales, fussent-elles d'une semaine, au Tell ou à l'étranger, préfèrent investir dans le renouvellement et l'achat d'un ou de plusieurs climatiseurs à « double corps », moins bruyants et surtout « consommant moins d'énergie », assurent les marchands d'articles électroménagers.