Les participants à la réunion ministérielle du groupe de contact international élargi sur le Darfour ont réaffirmé leur « soutien aux initiatives de l'ONU et de l'UA », a affirmé le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, lors d'une conférence de presse associant le secrétaire général de l'ONU, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, et la délégation de l'UE, à l'issue des travaux de la conférence. Paris. De notre bureau Celle-ci s'est tenue hier après-midi à Paris. L'Union africaine, copilote du processus de paix au Darfour, n'ayant pas été consultée sur la phase préparatoire de la conférence de Paris, n'y a pas participé. La feuille de route Nations unies - Union africaine doit être le seul cadre pour la négociation sur la crise du Darfour, tout comme la solution devra être politique, ont affirmé les participants. Bernard Kouchner a ajouté qu'il se rendrait à Addis-Abeba pour rendre compte au président de l'UA, M. Konaré, des résultats de la conférence de Paris et qu'il lui demanderait s'il veut participer en septembre à une conférence sur la même formule à l'assemblée générale de l'ONU. La France s'est défendue de se substituer à l'ONU et à l'UA dans le règlement de la crise du Darfour. « Il ne s'agit pas pour nous de lancer une nouvelle initiative. La France n'entend pas se substituer aux efforts des Nations unies et de l'Union africaine. Il s'agit au contraire, en liaison avec les Nations unies et en totale transparence avec l'Union africaine… d'examiner comment nous pouvons les aider davantage et mieux », a souligné le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avant l'entame des travaux de la réunion. L'« argument » humanitaire de M. Kouchner « Il s'agit d'un soutien à l'initiative de l'ONU et l'UA pour tenter de régler politiquement et, bien sûr en termes humanitaires, la crise du Darfour », a indiqué Bernard Kouchner. Il a ajouté que ce règlement a été tenté depuis plusieurs années, « mais il se trouve qu'aujourd'hui l'élargissement du groupe de contact au niveau ministériel, ici représenté, a donné plus de force à ces initiatives (ONU-UA, ndlr) qui, je le rappelle, ont commencé grâce aux actions africaines et de l'ONU pour la signature soudanaise de cette 3e phase de la force hybride ». Il ne s'agissait pas de réunir « les acteurs du conflit – qui se rencontrent régulièrement dans d'autres enceintes –, mais les membres de la communauté internationale qui peuvent peser sur ceux-ci, ceux qui peuvent également aider en termes humanitaires notamment », a ajouté Bernard Kouchner. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a souligné que « nous sommes à la fin de la première phase du processus politique », en matière de maintien de la paix, « nous sommes en phase finale. Le conseil de la paix et de la sécurité de l'UA a mandaté une mission au Soudan jusqu'à fin décembre. Nous allons procéder à une transition en douceur vers la constitution d'une force hybride ». Le caractère africain de cette opération devra être maintenu. Javier Solana, secrétaire général du Conseil de l'Union européenne, a aussi précisé que la force hybride sera construite avec l'UA. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleeza Rice, a indiqué, quant à elle, qu'il s'agissait de « réaffirmer l'importance cruciale de résoudre la crise du Darfour. Nous devons redoubler d'efforts. C'est l'esprit de la réunion d'aujourd'hui ». « Il est important que nos discussions s'inscrivent dans un cadre plus large que le Soudan », a ajouté la chef de la diplomatie américaine, pour préciser que « le processus actif de l'UA-ONU nécessite d'être appuyé ». Sur les sanctions contre le gouvernement soudanais avancées par Washington, Condoleezza Rice a affirmé qu'« il s'agit de faire comprendre au gouvernement soudanais qu'il doit tenir ses engagements ». Autrement il devra en subir les conséquences. « Il est important d'avoir une approche globale pour le règlement du conflit au Darfour », a déclaré, pour sa part, le commissaire européen pour le développement, Louis Michel. « Il est aussi important d'avoir une approche régionale : le Tchad et la RCA connaissent le risque d'une 'darfourisation' d'une partie de leur territoire, par des raisons endogènes mais aussi par une importation du conflit depuis le Soudan. » Louis Michel a indiqué que la commission européenne a alloué 460 millions d'euros en aide humanitaire depuis 2004, 93 millions d'euros depuis début 2007 et que 31 millions d'euros sont en préparation pour les prochains mois, ajoutant que la commission européenne est aussi le premier bailleur de fonds de la force de paix de l'Union africaine au Darfour avec 242 millions d'euros depuis 2004, plus 40 millions d'euros additionnels débloqués il y a quatre jours.