Cet instrument d'importance capitale qu'est l'Internet et qui devient omniprésent dans notre quotidien est géré d'une manière privée, sur mandat du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique. Actuellement, la Toile vient d'atteindre sur le plan mondial un haut niveau de pénétration culturelle, sociale et civilisationnelle, au point où elle suscite de nouvelles approches de gestion. Et voilà que le politique se mêle déjà de la question, constate-t-on. Ainsi, on affirme dans les milieux spécialisés, qu'il existe une sorte de contestation latente de la part de certains pays. Les premiers sont les Européens qui viennent de donner le ton en appelant à une gestion plus diffuse de cet outil, autrement dit, l'exploration d'un autre procédé qui permet à l'Internet d'être plus égalitaire. Récemment, lors d'une rencontre tenue à Genève traitant de l'avenir de la toile, les Nations unies se sont montrées très vexées par le fait qu'une entreprise privée désignée par Washington, en l'occurrence Internet Corporation For Assigned Names and Numbers (Icann), gère seule cet instrument, y compris l'accès linguistique. Les Européens, comme les Chinois, estiment que par sa naissance aux Etats-Unis, l'Internet ne sert en réalité que les intérêts américains. Un institut comme le Massachusetts Institute of Technology (MIT) compte à lui seul une multitude d'assignations d'adresses que toute la Chine réunie. Or, ce pays devrait, en 2007, fournir, à lui seul, la moitié des utilisateurs de la Toile mondiale. Mais le volet le plus important, qui irrite d'ailleurs les Français et les Allemands, demeure l'espionnage. Les Américains ont l'avantage d'avoir créé l'Internet et par voie de conséquence la surveillance comme l'espionnage, sont grandement facilités par le fait que la quasi-totalité des données transitent par des « nœuds » situés en territoire américain. Chaque jour, des millions de courriers électroniques ou consultations de web sont triés puis analysés par le système échelon. La surveillance électronique a pris des proportions inattendues lorsque les Européens se sont rendus à l'évidence que les Etats-Unis versaient dans l'espionnage économique. Notons enfin que le système échelon dont l'Internet et les télécomunications forment un champ de prédilection, a vu le jour en 1950. Il est issu du Pacte de collecte et d'échange d'informations UKUSA créé par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Pour des impératifs de domination, les pays historiquement issus de l'empire britannique s'y étaient définitivement associés depuis l'année 1970. Il s'agit des USA, de la Grande-Bretagne, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie.