Quinze ans déjà que le chahid Mohamed Boudiaf a été assassiné ! Quinze ans nous séparent déjà de ce triste et funeste lundi noir de Annaba, où un illustre illuminé, fanatique et mystique allait mettre fin à l'espoir de tout un peuple, en exécutant froidement et lâchement le grand Tayeb El Watani ! Le 29 juin 1992 à Annaba, l'Algérie perdait un des ses meilleurs fils, celui qui avait répondu à l'appel de la nation pour s'en venir de son long exil de 28 ans tendre la main aux Algériens et les aider à refuser la fatalité et le découragement ! Oui, Mohamed Boudiaf, un des fondateurs du vrai et authentique FLN, animé des valeurs politiques et nationales, du 1er Novembre 1954, fort de son expérience de la glorieuse révolution algérienne, avait relevé le défi et accepté de se mesurer à la mafia politico-financière qui gangrenait le pays. Armé de ses convictions, de son courage et de sa volonté, il refusa de composer avec les forces du mal et leur livra un combat acharné... Combat qui lui coûta la vie un certain 29 juin 1992 à Annaba ! Mal protégé, abandonné par son proche entourage, jeté en pâture dans l'arène, Boudiaf ne pouvait réussir son pari ! Les forces du mal ne lui laissèrent aucune chance. Les commanditaires de son exécution, bénéficiant d'importantes complicités au plus haut niveau de l'Etat, n'eurent aucune peine à se débarrasser de cet encombrant gêneur qui avait décidé de se mesurer à eux ! Le liquider fut chose aisée ! Et c'est ainsi qu'ils mirent en exécution leur plan machiavélique : Boudiaf devait mourir à Annaba, le 29 juin 1992, le décor planté, les circonstances, l'incroyable désorganisation de son voyage à Annaba et les moyens mis en place facilitèrent leur tâche, et le tour était joué ! Tayeb El Watani tombait sous les balles à 11h35 ! Et la suite, me direz-vous ? Et l'enquête qui devait nous révéler la vérité, toute la vérité, plus personne n'y songe ! Dans quel fond de tiroir poussiéreux est enfoui le dossier Boudiaf ? Pourquoi le crime reste-t-il impuni ? Pourquoi ne voit-on rien venir ? Et les fameuses promesses faites (et jamais tenues) par tous nos hauts dirigeants qui se sont succédé aux plus hautes fonctions de l'Etat depuis 15 ans ? C'est toujours, pour nous ses proches, la même incompréhension, le même désarroi, le même brouillard ! Nous ne pouvons oublier qu'un Président, qu'un chef d'Etat a été assassiné de la manière la plus sordide à Annaba. Le crime, l'assassinat de Mohamed Boudiaf, ne peut rester impuni, et quelle que soit « la raison » d'Etat invoquée çà et là ne peut expliquer pareille forfaiture ! La vérité, toute la vérité sur cet acte odieux doit être révélée à l'opinion nationale et internationale ! Le président Bouteflika avait promis à la famille du chahid qu'il rouvrirait le dossier de l'assassinat de Boudiaf ! A ce jour, il ne l'a pas fait ! Quant à nous, comme à l'accoutumée, nous serons nombreux à nous recueillir, ce 29 juin 2007, au cimetière El Alia, sur sa tombe et lui montrer que nous ne l'avons pas oublié ! Un quinzième anniversaire placé cette année sous le signe de la jeunesse et de la résistance ! L'auteur est Chargé de mission