Installé à la tête de la direction de la jeunesse et des sports de Khenchela depuis 2004, après un passage au niveau de la wilaya de Sétif, S.Boukhrissa, diplômé en post-graduation en management des entreprises et conseiller en sport, essaie, tant bien que mal, de redonner vie au sport dans cette ville. Malgré l'asphyxie financière chronique que connaît le secteur, la wilaya a pu enregistrer de bons projets durant ces dernières années. Boukhrissa nous en parle dans cette interview. Quel constat établissez-vous aujourd'hui sur votre secteur ? Je pars surtout d'un constat simple : avec une population qui compte plus de 69,7 % de jeunes, le secteur de la jeunesse et des sports à Khenchela ne peut qu'être considéré comme étant hautement stratégique. Partant de là, d'énormes moyens ont été mobilisés pour faire évoluer ce secteur, et ceux qui connaissent bien la wilaya peuvent témoigner du développement important qu'ont connu les infrastructures, du moins par rapport à ce qui existait avant. Parallèlement, cette évolution a été suivie par le développement de nouvelles disciplines. Quelles sont les plus grandes difficultés que rencontre votre secteur ? Notre plus grand souci demeure dans le fait que nous manquons cruellement de cadres au département. Vous serez peut-être étonné de savoir que la DJS de Khenchela ne compte que 23 encadreurs qualifiés qui, de surcroît, sont tout le temps mobilisés au niveau de la direction. Il ne me reste alors plus personne sur le terrain. A mon sens, c'est là le plus grand drame du secteur dans cette ville. A titre d'exemple, la wilaya de Sétif compte plus de 600 encadreurs. On note alors aisément le grand décalage entre les deux wilayas. Est-ce un problème de postes budgétaires, et à combien estimez-vous le déficit en encadreurs ? Ce n'est guère un problème de postes budgétaires, mais les prétendants ne se bousculent pas au portillon. La wilaya, étant peu attractive pour ces cadres de la jeunesse, ces derniers préfèrent aller évoluer sous d'autres cieux. Par ailleurs, j'estime que pour être dans les normes, la ville de Khenchela doit recruter 200 encadreurs. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que nous disposons du fonds de wilaya le plus faible au niveau national, et nous n'arrivons qu'à couvrir 20 % du volume des activités des associations sportives. Pour une ville à vocation agraire, il est difficile pour les associations sportives de recourir au sponsoring. Nous nous retrouvons, à chaque fois, face à un dilemme insupportable. Qu'en est-il des infrastructures ? Je peux dire aujourd'hui que notre programme quinquennal, qui prendra fin en 2009, permettra à la ville d'être bien couverte en infrastructures sportives. Je n'ai pas peur d'avancer le taux de 100 % de couverture en infrastructures, du moins pour la population actuelle. La wilaya compte 21 communes, 189 associations sportives qui comprennent 11 355 pratiquants. Nous comptons 21 clubs de football et 6 clubs de handball, dont 2 qui évoluent en Nationale I. Six clubs d'athlétisme viennent s'ajouter à cette liste, et qui comptent plus de 686 adhérents. Donc, pour tous ces sportifs, nous essayons de construire le maximum de terrains de proximité, lesquels sont au nombre de 86 à travers le territoire de la wilaya, et 29 sont en cours de réalisation, entre autres, des terrains mateco pour des disciplines telles que le basket…. Pourquoi la piscine semi-olympique reste-t-elle fermée ? Je voudrais annoncer que cette piscine (25 m) sera enfin ouverte au grand public le 5 juillet, à l'occasion de la fête de l'indépendance et de la jeunesse. On n'a pas pu faire autrement avant, à cause d'un problème administratif, car on ne pouvait ouvrir les portes de la piscine sans l'installation d'un conseil d'administration, qui n'existait pas. A présent installé, il appartient à ce conseil de gérer, et surtout d'entretenir cette infrastructure. D'autres projets ? Nous comptons lancer le projet d'un grand centre équestre qui obéirait à toutes les normes internationales, et relancer le programme des centres sportifs de proximité (CSP) qui connaissent un grand succès auprès des citoyens. Ainsi, Kaïs, Baber, Ouled Rechache, Mahmel et Tamza, auront leur CSP. Par ailleurs, nous comptons ouvrir une salle omnisports à El Hamma, et deux autres à Kaïs et Khenchela, ainsi que des bassins de natation (25m) améliorés, c'est-à-dire normalisés mais non couverts. Nous comptons réhabiliter et créer 21 terrains de football, c'est-à-dire un terrain de football pour chaque commune.