Démarrée en trombe le 27 juin avec Etayha présentée par la compagnie Afak de Batna, la deuxième édition des journées théâtrales de Aïn Témouchent s'est close ce samedi par la lugubre mais envoûtante El Djahim de la compagnie belabésienne Jahid. Neuf spectacles ont été présentés en quatre jours. Le fait saillant a été dans la désignation de la voie à suivre indiquée par le théâtre estudiantin, celle qui consiste pour le théâtre amateur à revenir au patrimoine universel et à travailler à partir de textes solidement charpentés plutôt que de continuer à se fourvoyer dans l'écriture d'improbables textes. Ainsi, le département des arts dramatiques de l'université d'Oran a présenté Hamlet sans Hamlet, un palimpseste de Khazegh El Majidi. Il n'y est plus question de la malédiction qu'entraîne un premier meurtre par une série d'autres que d'une sanglante lutte pour la conquête du pouvoir. Des étudiants d'Adrar de la troupe Foursane Errokeh ont présenté Alexandre le grand de l'Egyptien Mostefa Mahmoud, une adaptation illustrant le thème de la folie qu'entraîne le règne sur les cimes du pouvoir. Quant à La scène d'or du théâtre universitaire de Sidi Bel Abbès, elle a fait dans une traduction libre de Tartuffe. Sa mise en scène a versé dans une adaptation à travers les costumes et l'interprétation des personnages devenus locaux. Mais, pour intéressante qu'elle soit, l'expérience a péché faute d'un ajustement entre la réécriture et l'adaptation. Par ailleurs, mais à des degrés divers, les trois sympathiques tentatives ont souffert de la faiblesse des comédiens en matière de maîtrise de l'expression corporelle, une maîtrise dont leur ont montré à voir les sociétaires de Afak, de Jahid et ceux de Ibda'a El Djazaïr d'Oran. Ces derniers sont venus avec Echaâb fak bi elaoujeb el watani, un spectacle réunissant bout à bout deux tableaux sur la base de deux textes de Alloula, écrits pour une commande de la télévision au tout début des années 1990. Le premier Echaab fak et le second El ouajeb el watani ont été superbement interprétés dans la pure tradition du théâtre halqa à la façon de Alloula. Au bout du compte, les 2es journées théâtrales témouchentoises ont été un succès grâce à la pugnacité des animateurs de Anouar, l'association organisatrice, au soutien apporté tant par le directeur de la culture que par la directrice de la maison de la culture dont l'institution a abrité la manifestation. Pour d'aucuns, cette réussite milite en faveur de l'institutionnalisation de ces journées afin d'impulser une dynamique au profit du 4e art dans une région en friche en la matière.