Construire un bac de 30 m2, le remplir de terre et y planter du gazon, cela ressemble à un jeu d'enfant et pourtant, chez nous, le chantier peut durer de longs mois. Le mauvais exemple nous vient de Djenane Ezzitoun où, sur l'un des bords de l'avenue principale, l'on s'échine depuis très longtemps à faire un espace vert dans le cadre de l'amélioration urbaine projetée par la commune de Constantine, conformément à sa mission et au plan national de développement. En guise de chantier, l'entrepreneur à qui a été attribué le marché, emploie un ouvrier avec une pioche et une brouette. Chaque jour, les habitants de Djenane Ezzitoun plaisantent devant cette image qui est celle de l'entreprenariat algérien. Celle aussi de l'absence de contrôle de la part du maître de l'ouvrage. Il est vrai que Djenane Ezzitoun n'est pas St-Jean. Faut-il que ce soit le wali, le ministre ou le président de la République qui se déplace en personne pour s'assurer de la bonne conduite des chantiers ? Les citoyens ainsi que l'association de quartier, ont fait de leur mieux dans ce cas, et n'ont pas attendu les élus pour agir comme ils peuvent et planter des arbres dans leur environnement. C'est le cas aussi à Boumerzoug, où les citoyens ont pris les devants après avoir longtemps attendu l'initiative des responsables. Il y a près d'une année, un groupe de retraités, assisté par des jeunes, a transformé un petit lopin à l'entrée du quartier en espace vert. Deux jeunes gardiens de parking ont fait de même, il y a trois mois environ, en plantant un espace au milieu des immeubles par leurs propres moyens. Les services communaux ont de leur côté, planté des arbres d'alignement, et cela semble réussir pour faire de Boumerzoug un exemple à suivre. Les tentatives des citoyens ont porté leurs fruits quelques fois, la commune devrait s'en inspirer et travailler en collaboration avec ces associations pour mener à bien ces projets, et éviter la destruction des arbrisseaux. En tant que gestionnaire de proximité, la commune doit prendre en charge l'exigence de l'espace vert, tel que précisé dans la nouvelle législation. La nouvelle loi relative à la ville, représente une révolution dans la vision globale de la ville et des besoins de ces habitants, car elle prend en considération les différents aspects liés au secteur urbain, et a, comme principal objectif, un cadre de vie meilleur pour un développement durable. D'autre part, l'APN a voté, en mars dernier, un projet de loi relatif à la gestion, à la protection et au développement des espaces verts. Malheureusement, la situation demeure déséquilibrée. Le ratio d'espace vert par habitant, calculé sur la base des normes internationales reconnues par l'ONU, ne dépassait pas 0,34 m2 par habitant à Constantine. Les récents chantiers entrepris par la commune et la réouverture de quelques jardins publics, ont porté ce ratio à 1,5. Un chiffre qui reste très loin de la norme fixée à 10,8 m2 par habitant. Hormis le déficit, la ville souffre d'une mauvaise répartition de ses espaces verts, ce qui avantage les habitants d'un secteur par rapport à un autre. A El Gammas, par exemple, le ratio par habitant est de 0,00 m2. Constantine a besoin de réduire le déficit en terme d'espaces verts. Cette opération est très importante, au moins pour rétablir un équilibre entre le bâti et le naturel, et remédier aux problèmes de pollution auxquelles la végétation est une solution indéniable.