Le président français tiendra, dans l'après-midi de demain, un point de presse à la résidence des chefs d'Etat à Zéralda. Le traité d'amitié ne sera pas abordé demain lors du tête-à-tête entre le président algérien, M.Abdelaziz Bouteflika, et son homologue français, Nicolas Sarkozy. «Le traité d'amitié n'est pas enterré mais ce n'est pas la priorité du président Sarkozy», a déclaré le porte-parole de l'Elysée, M.David Martinon. Le président français considère que l'amitié entre la France et l'Algérie ne devait pas se résumer à un traité. Il préfère à cela des gestes et des actions «allant dans le sens du renforcement de la coopération économique.» Le porte-parole de l'Elysée pense que M.Bouteflika est assez sensible à cette analyse, ce qui n'est pas tout à fait juste. A cet effet, l'on rappelle que du côté algérien, la signature du traité d'amitié est plutôt conditionnée par un geste de repentance officielle des autorités françaises pour les «crimes commis durant la période coloniale». Le volet historique, source de divergences et de tensions entre les deux capitales, ne devra pas affecter l'escale de Sarkozy. M.Martinon évoque, dans ce sens, «la réussite» de la visite en 2006 du chef de l'UMP, à l'époque ministre de l'Intérieur. En revanche, la question sécuritaire est inscrite dans l'agenda des deux chefs d ‘Etat. Le sujet est au coeur du centre d'intérêt des deux pays qui travaillent en concertation. «D'ailleurs, nous avons pu réaliser nombre d'interpellations de terroristes en puissance grâce à des renseignements obtenus par le concours des services de renseignements de nos partenaires.» révèle le conférencier. L'autre sujet qui intéresse la France et l'Algérie a trait à la circulation des personnes. Le porte-parole de l'Elysée donne le ton: «La France a certainement beaucoup à faire, mais elle a déjà beaucoup fait.» Sur ce plan, il ne faut pas s'attendre à de nouvelles annonces, outre que celle faite par Sarkozy à Alger, en 2006. «Le ministre de l'Intérieur, a toujours dit qu'il fallait favoriser la circulation des hommes d'affaires, des intellectuels, des journalistes, des familles lorsqu'elles souhaitent se retrouver pour des célébrations, et qu'à l'inverse, il fallait lutter toujours plus contre les filières de l'immigration illégale.» M.Martinon a rappelé que Nicolas Sarkozy avait offert une belle illustration de ce que doit être l'amitié franco-algérienne, lorsqu'en novembre 2006, il a obtenu de ses partenaires européens la levée de ce que l'on appelle la Consultation préalable Schengen, obligatoire pour les visas. «Cette initiative était un geste majeur car ce n'était pas simplement un geste bilatéral», ajoute-t-il. La dimension économique sera naturellement au coeur des discussions entre Sarkozy et Bouteflika. Mais il faut savoir qu'aucun accord économique ne sera signé à l'occasion. D'ailleurs, les chefs d'entreprise ne sont pas conviés à ce déplacement. Mais l'on apprend, par le biais du porte-parole de l'Elysée, que le dossier relatif au rapprochement envisagé entre la Sonatrach et GDF sera débattu. Idem pour la coopération nucléaire: «Pour le président Sarkozy, c'est un point très important. Il est, de son point de vue, extrêmement important que l'énergie du futur qu'est l'énergie nucléaire ne soit pas l'affaire de quelques pays du Nord. C'est quelque chose qu'il entend partager, notamment avec les pays en développement du pourtour méditerranéen.» Parmi les objectifs assignés à cette visite, l'on note également la présentation de l'idée de l'Union méditerranéenne aux partenaires maghrébins. Le président Sarkozy, rassure le porte-parole de l'Elysée, n'arrive donc pas avec un projet déjà ficelé, à prendre ou à laisser: il entend en débattre. Notons que Sarkozy rencontrera le président Bouteflika pour un entretien suivi d'un déjeuner de travail. Nicolas Sarkozy tiendra, dans l'après-midi de demain, un point de presse à la résidence des chefs d'Etat à Zéralda.