Ce festival vise pour principal objectif à faire éclore au parfum du jour de jeunes talents. Et des talents, il y en avait au cours de cette soirée très festive. La salle Ibn Zeydoun avait du mal à contenir tout ce monde, venu se ressourcer ou encore exhumer de vieux souvenirs, sous simple intonation musicale. Le prélude du programme a commencé par un isthibar, interprété brillamment par l'orchestre de l'association El Fen El Acil qui active seulement depuis huit mois. Le président de l'association et chanteur H'Sissen a, dans un bref discours introductif, invité le public à encourager les talents de demain. L'animateur et artiste Abdelkrim Beldjoudi donnera une touche particulière à cette soirée en présentant les lauréats mais également en récitant des vers de grands poètes arabes. En tout, ce sont 13 postulants qui ont été retenus pour ce festival sous forme de concours qui s'étalera sur quatre autres rendez-vous. Les organisateurs ont tablé sur le passage de trois candidats par soirée. Ainsi, lundi soir l'ambiance était familiale. Elle était encore plus chaleureuse avec la montée sur scène des participants. C'est au chanteur autodidacte Mohamed Agroui d'Hussein Dey que reviendra l'honneur d'ouvrir la soirée. Instrument en main, l'artiste présentera de sa voix des chansons lourdes de sens. Avec des mots simples, il réussira à séduire l'assistance avec sa chanson sur l'exil El Ghorba. Une chanson du compositeur Khaled Sofiane qui a beaucoup ému l'assistance. Comment rester insensible devant les recommandations de cette mère données à son fils ? Un fils qui décide de l'a quittée pour d'autres « cieux plus cléments ». Un dialogue très tendre s'établira dés lors entre eux. Il interprétera un sraf (zidane), Subhane Khaleq El Kaoune, Dai Ya Nadime. A la surprise générale, la deuxième à monter sur scène est une femme. Vêtue d'un kuiyte, d'un pas assez timide, elle s'installe face à son chevalet. Dépourvu d'un quelconque instrument musical, elle se lance dans son répertoire classique. D'une voix haute et assurée, elle chantera entre autres sraf (zidane), istikhbar (zidane), Mir El Gharame et Lakieje habib. Détentrice d'une licence en sciences politiques et relations internationales, elle a fait quelques escales dans certaines associations dont la Société des Beaux-Arts. A la question de savoir pourquoi a-t-elle postulé pour ce genre de concours, elle affirme que le patrimoine musical doit être préservé à travers des jeunes comme elle. Toutefois, elle a tenu à préciser que le chaâbi a des ramifications andalouses. Le dernier à se produire est l'artiste non voyant Cherif Khellifi. D'une voix prenante, il émerveillera les convives avec les titres qu'il a choisis de présenter dont entre autres sraf, Y a chouma et Ya Kamel El Maane. Il est à noter qu'après la soirée inaugurale, d'autres dates sont à retenir, celles du 8, 9,11 et 12 novembre prochain. La clôture se soldera par la remise des récompenses aux trois heureux gagnants. La course s'annonce d'ores et déjà rude entre les concurrents sachant que chacun a de solides capacités artistiques. La tâche ne sera pas facile pour les membres du jury, qui auront la lourde mission de départager ces artistes hors pair.