Un touriste algérien qui vit aux Pays-Bas s'était adressé, mardi dernier, à la police de la capitale italienne, pour déclarer la disparition de son fils Amar. Rome : De notre correspondante Un avis de recherche avait été lancé et les médias italiens ont diffusé la photo du bambin pour aider à le retrouver. Mourad Graïra, 42 ans, a raconté aux investigateurs, dans un mélange d'anglais et de néerlandais, qu'il s'est rendu compte de la disparition de son fils vingt minutes après leur arrivée à Rome, où ils ne faisaient que passer en attendant de prendre le train pour la Sicile, lieu de leurs vacances estivales. Les policiers ont ordonné des recherches actives à travers la ville. Interrogé sur la mère de l'enfant, le père s'est contenté d'affirmer qu'ils étaient séparés et que la justice néerlandaise lui a confié la garde de l'enfant. Mais cette version n'a pas convaincu les enquêteurs. Mis au pied du mur et interpellé quant aux nombreux éléments contradictoires dans ses déclarations, le plaignant a fini par avouer que son fils n'a, en fait, jamais mis les pieds en Italie, et qu'il ne l'avait pas revu depuis... le mois de décembre dernier. Il ne s'agit pas d'une mystérieuse disparition d'un enfant en plein jour, mais d'un geste désespéré d'un père qui a affirmé aux journalistes ne pas savoir pourquoi il a agi de la sorte. « Je suis très confus. Je veux seulement attirer l'attention des autorités européennes sur mon calvaire afin que justice soit faite », a expliqué Mourad, racontant comment il s'est vu priver de son fils au lendemain de la séparation d'avec sa compagne, une Roumaine, et que depuis il n'a eu aucune nouvelle de lui. Les policiers romains, après avoir décidé de dénoncer le malheureux pour simulation de délit, ont accepté de le remettre en liberté, lui promettant de prendre contact avec leurs collègues d'Interpol pour recueillir toute information qui pourrait mener à localiser l'enfant, enlevé par sa mère. Les Italiens sont très sensibles à ces cas de conflits familiaux qui poussent l'un des parents à kidnapper son propre enfant. L'Association des pères victimes de ce phénomène active avec détermination dans la péninsule et les téléspectateurs se rappellent encore avec terreur la scène d'un père qui a tenté, en direct, de s'immoler, alors qu'il venait de retrouver son fils, après vingt ans de vadrouille, dans le sillage d'une mère qui l'avait mené en Australie. Le pauvre homme avait expliqué qu'il voulait montrer au monde entier la souffrance d'un père privé de son enfant. Seule l'intervention prompte de l'animateur avait empêché le drame qui avait valu à la chaîne de télévision un sévère rappel à l'ordre. La loi italienne a autorisé récemment les juges à opter pour la garde partagée, s'il y a consensus des deux parties en conflit, afin que les deux parents puissent bénéficier du droit de décider de l'éducation et de l'avenir de leur enfant, fruit d'un amour révolu.