Le secteur des assurances a réalisé durant le premier trimestre 2007 une nette évolution de son activité avec un chiffre d'affaires direct (CA) de 17,2 milliards de dinars, soit une croissance de 37,6% en comparaison avec la même période de référence de 2006. Le CA direct ne prend pas en considération les acceptations internationales de la compagnie centrale de réassurance (CCR). Cette production est partielle. En effet, la note de conjoncture diffusée hier par le conseil national des assurances (CNA) ne décompte pas les réalisations de la Maatec et de la Cagex. Ces deux compagnies n'ont pas transmis leurs résultats trimestriels, précise le document du CNA. Dans le détail, deux branches se distinguent particulièrement par leurs performances. Il s'agit de la branche IARD (Incendies, accidents, risques divers) et celle des transports. Il ressort des statistiques du CNA que 79% de l'évolution sont à mettre à leur actif. La première a enregistré une croissance de 72% pour un CA avoisinant les 3,6 milliards de DA. Les IARD qui s'adjugent 38% du marché des assurances assurent 59% de la production additionnelle trimestrielle des assurances. La croissance que connaît cette branche est expliquée par « les nouvelles affaires souscrites en risques industriels et surtout à la forte activité dans le domaine de la construction ». Parmi ces souscriptions, énumère M. Gharnouti, responsable de la division statistique et tarification au CNA, celles relatives aux grands projets de réalisations d'infrastructures de transport tels l'autoroute Est-Ouest, le métro d'Alger ou encore le tramway. Pour la branche « transport », la hausse est plus importante avec 83,6% pour une valeur de 2 milliards de DA. L'assurance « transport », avec une part de marché située à 12%, a participé à hauteur de 20% dans la croissance de la production trimestrielle. Le principal facteur explicatif est, selon M.Gharnouti, « l'assurance des facultés maritimes à travers l'importation de matériels et équipements de réalisation de l'autoroute Est-Ouest ». Abdelmadjid Messaoudi, secrétaire permanent du CNA, y voit à travers ces données « les premiers effets du programme public d'investissement ». Les compagnies traditionnelles restent dominantes Si le Programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) y est pour beaucoup dans cette performance, les professionnels de l'assurance s'attendent à ce qu'il y ait un effet d'entraînement pour l'ensemble du secteur. « Il est attendu que le secteur des assurances soit sollicité de plus en plus avec les investissements industriels », fait observer Abdelmadjid Messaoudi, avant d'orienter les compagnies d'assurances vers la réflexion sur de nouveaux services, notamment pour répondre aux besoins qu'exprimerait la nécessité de préserver les infrastructures réalisées. Une opportunité qui fera dire au secrétaire permanent du CNA qu'« il est important que le secteur offre les bonnes couvertures et qu'il réalise les réformes nécessaires ». Avec plus de 7,3 milliards de DA en trois mois, la branche automobile reste celle qui génère le plus de revenus. En dépit d'une croissance de 12,9% en valeur, l'assurance automobile perd des parts de marché. Celles-ci reculent de 9 points entre les premiers trimestres 2006 et 2007. Sa part de marché s'est située à 43% au cours du 1er trimestre 2007 contre 52% un an auparavant. Ceci étant, de l'aveu de M. Belaribi, chef de division de la SAA, compagnie publique leader dans l'assurance véhicule, la branche reste déficitaire. Tout en soutenant que la tendance était à l'équilibrage, le représentant de la SAA explique que l'objectif ne sera atteint que grâce aux réajustements tarifaires apportés sur les risques facultatifs. En d'autres termes, sur les polices obligatoires, les assureurs perdent toujours de l'argent. Les assurances de personnes connaissent une légère hausse de 5,2% avec un CA de 944 millions de DA. Les assurances agricoles qui ne représentent que 0,8% du marché croissent de 29% au cours des trois premiers mois de 2007 (145 millions DA). Outre la commercialisation de nouvelles offres par la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), les assurances agricoles bénéficient des crédits de financement de la filière pomme de terre. Enfin, l'assurance crédit a progressé de 153% comparativement au 1er trimestre 2006, avec un CA de 131,45 millions de DA. Elle traduit, néanmoins, la plus faible contribution à la production globale du secteur des assurances (0,76%). Le marché des assurances reste dominé par les compagnies traditionnelles opérant avant l'ouverture de 1995 (SAA, CAAR, CAAT, CNMA) avec 67% de parts de marché, mais en baisse de 5 points par rapport au premier trimestre 2006 (72%), contre 33% aux nouvelles compagnies, précise la note du CNA.