Indécents, inaccessibles et inacceptables. » Tels sont les propos qui, à Annaba, reviennent continuellement dans les discussions sur la hausse des prix des produits de large consommation, dont les fruits et légumes. Annaba. De notre bureau La hausse a été brutale. Elle est intervenue durant la deuxième quinzaine du mois de juillet. Comme s'il s'agissait d'obéir à un mot d'ordre, elle s'est généralisée le mercredi 1er août. Que ce soit les huiles de table, la semoule, les dérivés du lait, les légumes secs et frais, les détergents, tous les produits ont vu leurs prix augmenter de 25% et dans certains commerces jusqu'à 30, voire 40%. Même le marché parallèle a été touché par cette fluctuation à la hausse des prix. Si en ce qui concerne les viandes rouges et blanches et le poisson, les prix sont depuis longtemps inaccessibles pour les ménages à revenus modestes, la même hausse brutale a concerné d'autres secteurs commerciaux. C'est le cas notamment de l'habillement, des meubles, de l'électroménager, des ustensiles de cuisine… « C'est la conséquence de la hausse du prix du baril du pétrole. Si ceux qui nous gèrent se remplissent les poches, le petit peuple devra serrer davantage la ceinture et se contenter de calmer sa faim uniquement. Et lorsque le prix de la pomme de terre, qualifiée il y a quelques années de légume du pauvre, atteint les 70 DA/kg, s'alignant sur la banane, il y a lieu de s'inquiéter », a affirmé Abdelaziz M., marchand de fruits et légumes au marché El Hattab. L'argument du pétrole revient pratiquement dans toutes les discussions, y compris celles des ménagères. Ces dernières errent comme des âmes en peine à la recherche d'épiciers ou de marchands de fruits et légumes appliquant des prix à la mesure de leur modeste bourse. Autre conséquence, cette hausse excessive des prix a entraîné la baisse très perceptible de la consommation. Si au niveau des fruits et légumes, des caisses entières de raisins, de prunes, de bananes, d'haricots, de pommes de terre… sont jetées, car avariées suite à une mévente chronique, chez les épiciers, la semoule et les huiles de table ne s'écoulent plus aussi rapidement que par le passé. La même situation est reflétée au niveau du secteur de l'habillement où les clients se font de plus en plus rares. Contrairement au marché de la friperie ou dans les locaux spécialisés dans ce type de commerce, où les mères et pères de familles se bousculent déjà dans la perspective de la prochaine rentrée scolaire.