Les quartiers populeux de la périphérie de la ville de Ghazaouet, Sidi Amar, Ramla, Ouled ziri, offrent aujourd'hui l'image de centres d'exclusion où le chômage et le mal-vivre ont élu domicile. Pourtant, ces jeunes disposent d'aptitudes artistiques, culturelles et sportives certaines et ne demandent qu'à être encouragés. Malheureusement, faute d'une prise en charge soutenue, ces jeunes sont claustrés dans une existence sans lendemain. Ce rejet socioculturel, refoulant ces jeunes vers la consommation des drogues et autres psychotropes (Seul moyen, selon quelques témoignages, qui leur permet de s'extirper ne serait-ce que momentanément de l'uniformité d'un quotidien ennuyeux), est à l'origine d'une délinquance ascendante qui prend des proportions inquiétantes dans notre société. Il est inquiétant de constater que la consommation des drogues est banalisée au point de devenir une échappatoire aux tourments quotidiens d'une jeunesse complètement marginalisée et affreusement livrée à elle-même. A Ghazaouet, les jeunes ne savent plus quoi faire ; ils sont désorientés, bouleversés dans leur quotidien. Ils soutiennent les murs, rêvant d'un Eldorado lointain. Cette saison des mariages par excellence offre à ces jeunes un univers de défoulement mais aussi moult interrogations sur leur avenir. Auront-ils un jour la possibilité d'avoir un travail, un logement, se marier, avoir des enfants ? Autant de soucis qui torturent ces jeunes. Un logement, se marier… Pourtant, pour faire face à cette problématique socioculturelle, les habitants se sont organisés en associations (comités de quartiers) mais ont vu leurs actions paralysées par l'absence de concertation et de communication permanente avec les autorités locales. Chose qui ne leur permet pas de définir les demandes sociales de leurs bourgades et la hiérarchisation des préoccupations de la population. Les luttes citoyennes pour l'amélioration de leur cadre de vie sont restées vaines et se sont heurtées à des responsables qui n'ont ni la réponse aux problèmes des habitants, ni surtout la volonté de les résoudre, alors que l'implication des citoyens dans la vie de leur ville dépend sans aucun doue de ce qu'ils souhaitent et non de ce qui sera décidé pour eux.