A l'instar des autres villes du pays, la jeunesse à Ghazaouet représente la plus importante frange de la population. Beaucoup de jeunes que nous avons interrogés nous font part de leurs préoccupations quotidiennes. Ils déplorent souvent le manque de communication avec leurs parents, le chômage, l'absence quasi-totale de loisirs, à l'exception des cybercafés mais qui demeurent encore inaccessibles pour la plupart, compte tenu du prix de l'heure (70DA). C'est ainsi le désert culturel qui sévit dans la ville. En effet, parler de culture aux jeunes de Ghazaouet parait incompréhensible dans cette ville où rien n'encourage à exercer des activités culturelles et artistiques. Il faut dire qu'à Ghazaouet, c'est le vide culturel le plus total. La maison de jeunes, fermée depuis des lustres, sert de logis aux sinistrés de 2001. La médiathèque qui devait en principe ouvrir ses portes au grand public en mars 2003, est inopérante. Non loin de cette médiathèque, se dresse l'église, un véritable chef d'œuvre architectural de l'ère coloniale, converti aujourd'hui en centre culturel mais dépourvu de toute culture. Et pour couronner le tout, la seule salle de cinéma qui abritait des spectacles a été démolie pour céder la place à un centre commercial. Désœuvrement Les jeunes désœuvrés deviennent des proies faciles exposées à toutes les formes de déviation. Les cafés, les cages d'escaliers et même les berges de l'oued sont devenus les lieux de prédilection où se rencontrent ces jeunes et chacun égrène son temps comme il le peut. Pourtant, Ghazaouet dispose d'excellentes potentialités artistiques et sportives qui ne demandent qu'une opportunité pour prouver de quoi elles sont capables. Les Chellaf El Arbi, Mohamed Bennai, Bekhti Abdelkamel et consorts ne demandent qu'un espace culturel favorable pour transmettre leur talent artistique à cette nouvelle génération. Mais, faut-il pour cela que le mot culture fasse partie du jargon des élus ?