Le rush des estivants auquel s'est habituée la station balnéaire de Tichy tend à décroître au fil des ans. Ce fait qui s'est manifesté davantage ces deux dernières années inquiète plus d'un, entre autres, les gérants des 14 agences immobilières qui sont implantées au niveau du littoral de la commune. Fateh, l'un des précurseurs dans cette activité au niveau de la région, dit avoir enregistré une baisse très importante et préoccupante de la demande de location au mois de juillet, qui a atteint 60 % seulement par rapport aux années précédentes. « L'espoir porté sur cet été, une saison sur laquelle nous comptons beaucoup afin de relancer notre activité qui stagne le reste de l'année, s'amenuise eu égard au taux d'affluence d'estivants enregistré, à ce jour, et qui est minime comparé aux années écoulées », nous dit-il. Ce constat amer est la conséquence des prix exorbitants pratiqués par les agences et qui avoisinent les 120 000 DA pour le mois de juillet et plus pour le mois d'août. « Nous, en tant que gérants de ces agences, sommes contraints d'appliquer ces prix même s'ils sont exorbitants car les propriétaires de ces logements fixent des prix qui atteignent 60 000 DA le mois », explique-t-il. « Selon les propres avis des clients, il n'y a pas que ce facteur qui les pousse à déserter notre région qui était, jadis, des plus attractives et grouillante d'estivants, mais aussi le manque de savoir-faire dans les travaux d'aménagement qui ne tiennent pas compte de la vocation touristique de la région, ainsi que le manque de propreté des plages et, enfin, l'inexistence presque totale d'infrastructures d'accueil et d'animation pour permettre aux estivants de se défouler ». Outre cela, il importe de signaler aussi que malgré le foisonnement d'activités commerciales en cette période estivale, les prix pratiqués sont un autre facteur dissuadant ; des prix jugés excessivement élevés, notamment dans la restauration et l'alimentation générale. L'envie de tirer le maximum de profits de cette concentration d'estivants dans la région attire des centaines de commerçants saisonniers de différentes localités de la wilaya et même des autres régions. De ce fait, les habitants de la région, qui possèdent des locaux, saisissent eux aussi cette occasion où la demande en location est forte pour exiger des prix qui dépassent parfois les 400 000 DA la saison estivale. « Certes, les prix que j'applique sont un peu élevés et je suis contraint à cela, autrement, comment voulez-vous que je puisse amortir mon investissement et tirer quelques gains si je n'applique pas ces prix que je juge, d'ailleurs, abordables et à la portée des estivants qui, avant qu'ils ne viennent, doivent tenir compte de ces prix exceptionnels et se sont préparés à débourser plus en conséquence », nous explique un gérant de restaurant venu de Sétif.