Dès potron-minet, le marché central journalier de la reine des Ziban, dont les prix servent de référence à la mercuriale de l'arrondissement, ne désemplit pas malgré la tenue de son concurrent, celui dit « du vendredi » à El Alia qui, faut-il le préciser, attire une foultitude de ménagères et autant de chalands. La pomme de terre rose dite « nouvelle » à 60 DA le kilo, bien qu'exposée en quantités industrielles, comme dirait l'autre, ne séduit pas grand monde, et ceux parmi les habitués de ces lieux, qui se sentent obligés de l'acheter, lui préfèrent les patates blanches d'El Oued à 50 DA, « excellentes pour en faire des frites », dira une ménagère à une autre. Ce vendredi, les discussions tournaient, on s'en doute, autour de l'incroyable flambée des prix des fruits locaux produits à profusion, et à quelques encablures du chef-lieu de wilaya, comme le raisin « bouhmar, les délicieuses figues blanches du Zab Edhahraoui et du Mnaggar, qui à 120 DA le kilo découragent les clients les plus prodigues, qui se rabattent sur les poires venues de loin, et ne coûtant que 50 DA. Quant aux pastèques locales à 20 DA le kilo, elles font le bonheur des pères des familles nombreuses. Les melons de deuxième choix, il faut le préciser, par camionnettes entières ? sont vendus à la pièce ou plutôt, « les trois à 100 DA », crient de tous côtés les marchands chauffeurs, qui tiennent à s'en débarrasser le plus vite pour repartir la camionnette vide avant midi, heure de la fermeture du marché en principe !