Les prix de beaucoup de produits de large consommation (céréales, lait, huiles...) ont brusquement augmenté, ces dernières semaines sur les marchés mondiaux, avec des répercussions quasi immédiates sur le marché national, qui connaît déjà une flambée des produits locaux, en particulier les fruits et légumes ainsi que les dérivés du lait. Devant cette envolée soudaine des prix des matières premières importées et ceux des produits de large consommation, le Forum des chefs d'entreprise a saisi, hier, le chef du gouvernement pour lui proposer une réaction commune à cette nouvelle donne économique. "Cette situation nous interpelle et même si nous sommes dans un contexte d'économie libérale, qui doit laisser libre cours aux forces et mécanismes du marché, nous ne devons pas rester passifs face à cette lente érosion du pouvoir d'achat", a déclaré le président du FCE, Réda Hamiani. Disposé à participer à toute rencontre "susceptible d'aider à trouver une parade" à cette inflation des prix et à ses retombées négatives sur le pouvoir d'achat du citoyen ainsi que sur tout l'appareil productif national, cet industriel a envisagé des mesures et ils sont pas moins de quatre. La première concerne une "action sur la parité du dinar", autrement dit une réévaluation de la monnaie nationale de façon à diminuer le coût des produits importés. En effet, 60 % des importations algériennes sont effectuées dans la monnaie européenne. Et ce sont les importateurs algériens qui subissent de plein fouet la décote actuelle du dollar (principale monnaie d'échange de l'Algérie) par rapport à l'euro, même avec les efforts de la Banque d'Algérie en faveur de la stabilité du dinar. Et comme deuxième mesure, Hamiani propose au chef du gouvernement une seconde parade à la hausse des prix, celle d'une réduction de la fiscalité douanière, qu'il estime trop élevée, et de la fiscalité courante, notamment la TVA, comme cela a été entrepris pour la pomme de terre. Comme troisième mesure, il préconise des initiatives destinées à inciter les chefs d'entreprise à "diminuer leur marge d'intervention" (marge bénéficiaire) en vue de contenir les prix. Quatrième et dernière mesure, Hamiani propose une révision à la hausse du SNMG (12 000 DA actuellement) mais seulement comme ''ultime recours", étant donné les possibles effets inflationnistes d'une telle mesure. En attendant une réponse du chef du gouvernement à ces propositions, Hamiani souhaite qu'il y ait, à la rentrée, une rencontre ouverte à toutes les parties prenantes. Par ailleurs, le FCE a, par contre, obtenu l'accord de M. Belkhadem pour l'organisation d'une nouvelle campagne de promotion de la production nationale sous l'habituel slogan : "consommons algérien" avec l'appui des médias lourds, notamment la Télévision.