Destination idéale de détente, d'attraction et de villégiature, les bois d'antan longeant au sud la ville de Chelghoum Laïd et qu'on dénommait, sous l'ère coloniale, « Djenane El Hakem », ne sont plus hélas qu'un ramassis de gravats de chantiers et d'une infinité de monticules d'ordures dégageant des odeurs pestilentielles qui indisposent au plus haut point les habitants installés dans la périphérie. En appendice, la majestueuse « El Merdja », qui étendait son magnifique manteau sur près de 40 ha de prairie verdoyante somptueusement agrémentée par de petits affluents intarissables qu'alimentait Oued Rhumel en arrière-plan, n'a pas échappé à l'œuvre destructrice humaine. Qui ne ressent un pincement au cœur en se remémorant la période post-indépendance et jusqu'au début des années 1970, l'attrait irrésistible et la magnificence qu'exerçait cet espace sur les promeneurs. Des essaims de familles se partageaient de grands moments de plaisir et de bonheur en se livrant, dans la quiétude totale, à d'agréables randonnées pédestres et en improvisant des pique-niques conviviaux dans ce havre de paix et d'évasion. L'abandon des amis de la nature, conjugué au divorce patent des pouvoirs publics et l'interférence des priorités, avec en ligne des incohérences urbanistiques qui font florès, a fini par achever un des plus beaux symboles d'une cité en proie à des mutilations environnementales à répétition. Les agressions écologiques qui s'y commettent chaque jour, au vu et au su des responsables concernés qui ne semblent pas s'en émouvoir, se passent de commentaire à cet égard.