Visiblement phagocytés par la filière asiatique qui approvisionne les commerces constantinois en vêtements pour enfants, pâles imitations de certaines grandes marques, les produits « made in » se font rares, même dans certaines boutiques huppées de la ville dont les propriétaires ont préféré se convertir en commercialisant les articles chinois, dont les prix sont moins faramineux que les habits importés d'Europe notamment, pour ne pas enregistrer un sérieux manque à gagner. Acculés de toute part par la traditionnelle flambée des prix qui sévit chaque année durant le Ramadhan, de nombreux ménages sont contraints de faire une véritable gymnastique budgétaire pour pouvoir acheter les habits de l'Aïd à leurs enfants surtout quand ces derniers sont nombreux, et partant, ils sont intéressés par les produits de fabrication chinoise, généralement cédés entre 2000 DA et 2500 DA l'unité et qui ont littéralement inondé le marché ces derniers jours. A cet effet, les commerces du prêt-à-porter pour enfants sont assaillis depuis la deuxième quinzaine du Ramadhan par les clients en quête d'habits aux prix abordables, à la portée de leur bourse. Après avoir fait le tour des magasins de vêtements pour enfants afin, nous dit-elle, d'« avoir une idée des prix et de la marchandise proposée », Malika S., mère de trois fillettes âgées de 11, 8 et 4 ans, nous a confié : « Même si les articles importés de Chine ne sont pas toujours de bonne qualité, ils restent malgré tout accessibles aux ménages moyens, contrairement aux articles made in France ou made in Italy dont les prix sont très élevés et surtout pratiquement inexistants sur le marché cette année. » A 1200 DA une paire de chaussures, environ 2000 à 2200 DA une doudoune ou une parka et 2200 à 2500 DA un ensemble de deux ou trois pièces, les tarifs des articles vestimentaires chinois sont jugés « acceptables » par de nombreux clients, contrairement à une paire de chaussures importée d'Italie, cédée à 2800 DA, ou un blouson vendu à 3500 DA, comme c'est le cas dans l'une des rares boutiques de Constantine qui « boude » encore les produits de la filière chinoise. Un créneau, sans nul doute, juteux pour bon nombre de commerçants, qui après avoir épuisé leur zlabia durant les deux premières semaines de ce mois sacré, se sont vite convertis en magasins de prêt-à-porter pour enfants, aménageant, pour l'occasion, des hangars ou des garages en locaux commerciaux. Un commerce provisoire qui dure le temps d'un Aïd, mais dont les dividendes engrangés sont considérables, surtout que les habits de Chine ne sont pas chèrement acquis par les revendeurs. Cela étant, la filière syrienne n'est pas en reste pour sa part, puisque certains commerces ont eux aussi profité de l'avènement de la fête de l'Aïd El Fitr pour proposer aux femmes des robes « syriennes » à des prix défiant toute concurrence, oscillant entre 750 DA et 2600 DA l'unité, et ce, en fonction des différents modèles existants. Des robes confectionnées, dit-on, dans des ateliers clandestins implantés au niveau de certains quartiers, notamment à la vieille ville.