Depuis quelques jours, les alentours de la place Zeddour Brahim El Kacem (ex. Garguentah) vivent au rythme des allées et venues de véhicules, surtout des fourgons, relevant de toutes les wilayas de l'ouest du pays. La cause en est l'existence, dans cette partie de la ville, de plusieurs grossistes spécialisés dans les articles scolaires. Cette effervescence sans pareille ne manque pas de rappeler à ceux qui ont encore l'esprit vacancier que la rentrée scolaire pointe à l'horizon. Une rentrée qui risque d'être chaude au vu des prix de gros pratiqués et qui, comparativement à l'an passé, enregistrent une hausse de quelques dinars qui se chiffreront, sans conteste, en dizaine de dinars auprès du détaillant. A titre d'exemple, le cahier de 96 pages d'une marque très prisée est vendu au gros à 14,5 DA au lieu des 12,5 DA la saison passée. « Le prix a augmenté de 2 DA, et c'est le prix d'usine », dira un grossiste en précisant qu'on ne pouvait pas trouver moins cher ailleurs. Au niveau d'un détaillant installé à quelques pas des grossistes et qui pratique de bons prix, selon quelques clients interrogés, ce cahier est cédé à 25 DA. Le registre à deux mains, le modèle le plus petit, passe de 55 DA au prix du gros à 100 DA chez ce même détaillant. Plus on s'éloigne de la place Zeddour Brahim, plus les prix augmentent facilement de 5 à 30 DA et même davantage. Un parent d'élèves parmi ceux qui ont pris les devants en s'approvisionnant à l'avance pour éviter la « curée » habituelle qui caractérise chaque entrée scolaire, explique que pour un seul de ses enfants scolarisés –il en a quatre- il a déboursé 300 DA pour une dizaine de cahiers seulement. « Je ne vous parle pas du reste », dit-il, estimant que cela va lui coûté plus de 1000 DA seulement pour les articles scolaires, sac à dos inclus. Les prix des sacs à dos qui ont, petit à petit, remplacé le cartable, varient de 250 à 650 DA chez les grossistes. « Il me restera les effets vestimentaires et aussi, se rappelle-t-il douloureusement, les manuels scolaires qui m'ont coûté, l'an passé, environ 2000 DA par enfant ». La main à la poche Pour ce qui est de l'habillement, c'est une autre paire de manches pour les ménages algériens qui, en moyenne, ont de 4 à 5 enfants scolarisés. « Nos enfants exigent de nouveaux habits pour le premier jour de la rentrée et nous ne pouvons pas y échapper », explique un couple accompagné de ses deux enfants de 10 et 12 ans. « Cela va nous coûter au minimum 2500 à 3000 DA pour chacun d'eux », estiment-ils. Une estimation qui va, automatiquement, à la hausse quand les enfants sont trop chouchoutés et plus exigeants. Au vu des prix pratiqués, on peut estimer les dépenses de la rentrée scolaire pour un enfant à un minimum de 5000 DA et cela quand les parents auront fait de nombreuses boutiques et négocié ferme. Pour un employé moyen, et encore plus pour le smicard, assurer la rentrée de 4 à 5 enfants relève du miracle…de l'endettement qui, à chaque occasion, plonge, un peu plus, les familles dans l'embarras.