L'incertitude est à son comble parmi les minotiers algériens. Face à la tension qui monte sur le marché mondial des blés, les importateurs se font rares. Le prix du blé dur atteint 440 dollars US la tonne alors que la tonne de blé tendre est payée à 375 dollars US. Tels sont les chiffres donnés par le chef du gouvernement lors de sa dernière conférence de presse. Les déclarations recueillies auprès des professionnels privés montrent qu'une menace pèse sur la profession de minotier. Nombreux sont les moulins qui tournent à peine à 50% de leurs capacités de production. La marge bénéficiaire sur les produits de première transformation (semoule et farine) se situe entre 2 et 4% d'après un nouveau minotier. Il ajoute que les taux d'intérêt des crédits bancaires couvrant leurs investissements sont de l'ordre de 6%. Depuis 2005, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) approvisionne les minotiers à concurrence des quantités fixées au titre de la régulation. La capacité de production des minoteries, installées sur le territoire national, est évaluée à 240% des besoins nationaux. Pour tourner à un plus grand régime, les minotiers s'approvisionnent chez les importateurs et les agriculteurs. Ces derniers leur cèdent leur blé à raison de 2600 DA/q, soit 50 DA de plus que l'OAIC. L'Algérie importe annuellement de grandes quantités de blé. La prévision, pour la saison 2007-2008, est de 5,1 millions de tonnes selon les chiffres du Conseil international des céréales (CIC). D'après des sources douanières, durant le premier semestre 2007, l'Algérie a importé 2,53 millions de tonnes de blé. Abdelkader Tayeb Ezzeraïmi, président du Club des entrepreneurs et des industriels de la Mitidja (Ceimi), lance un appel à une réunion de tous les minotiers algériens pour débattre de la situation actuelle du secteur. Lors de cette rencontre, il leur proposera de faire des achats groupés sur le marché international, de demander aux pouvoirs publics de leur accorder des réductions sur les droits et taxes douanières d'au moins un point. La loi du marché fera-t-elle de nouvelles victimes ?