Après s'être longtemps repliée dans un calme absolu au point d'être pratiquement absente, la mouhafadha de Djelfa n'a pas finalement résisté à la tentation de l'empoignade qui l'a toujours caractérisée. A l'instar d'autres wilayas, celle-ci, à son tour, a été prise dans la tourmente de la dure épreuve précédant la désignation officielle du mouhafedh. En effet, aussitôt après la propagation d'une rumeur colportée par certains satellites-relais, proches du clan des « ex-légalistes », faisant état de la désignation d'un des leurs à ce poste, un rassemblement de plus d'une centaine de militants de la base, pour la plupart « des ex-redreseurs », a eu lieu jeudi devant le parvis du siège du parti en signe de protestation. Parmi les contestataires qui ont ponctué leur revendication par de virulentes déclarations à l'égard de « cette politique qui récompense la récalcitrance », expliquant de vive voix que « la personne mise en cause a déjà fait défection au parti lors des législatives en retirant sa candidature ». Au-devant de ce mouvement de masse, il y avait deux membres de la kasma de Djelfa, assistés d'un farouche opposant aux « ex-Benflisistes », B.B., fort bien connu de la direction politique nationale et principal artisan de cette opposition. Ce dernier qui indiquera à que la protestation pourra reprendre si cela est nécessaire, sera catégorique dans sa promesse : « Nous savons qu'il est soutenu par un membre du bureau exécutif national, du même bord, mais il faudra compter sur la base militante qui restera réfractaire à toute désignation de personne ayant, en plus, roulé pour le RND lors des législatives. » Pour rappel, certains cadres du FLN, mécontents d'avoir mal figuré sur la liste des candidats retenus et d'autres n'y ayant point figuré avaient fait campagne avec le RND ! A signaler qu'à la fin de ce rassemblement, une escouade du camp adverse a rejoint la protestation pour soutenir le candidat en question. Un communiqué a été adressé au SG du parti l'appelant à plus de sagesse quant au choix du mouhafedh. Serions-nous en phase de voir renaître de ses cendres l'ancien conflit des frères ennemis ? Rien n'est moins probable tant que le FLN est utilisé comme un tremplin par quelques « dinosaures locaux » en mal de renouer avec la fonction élective. Mais ceci a été écarté par Saïd Bouhadja, le chargé de la communication du FLN à Alger que nous avons contacté au téléphone vendredi. « Cette réaction n'était pas nécessaire puisque le SG du parti n'a encore désigné personne pour présider aux destinées de la mouhafadha de Djelfa », a-t-il indiqué.