Jamais les routes de la wilaya d'Annaba n'auront été aussi meurtrières que ces derniers jours : rien que pour ce week-end, les axes Annaba- Berrahal-El Hadjar-Sidi Amar, et Annaba-El Bouni ont connu de graves accidents, et les victimes se comptent parmi les deux sexes, de tous âges et couches sociales. La plupart des accidents ont été causés par des véhicules en récente mise en circulation ; c'est en tout cas ce qui ressort des déclarations des témoins directs, présents au moment des accidents, entre ce qu'ils ont qualifié de bolides en excès de vitesse, pertes du contrôle du véhicule, et non- respect du code de la route. Ce sont de telles infractions, entre autres, que les services de la gendarmerie ont relevées lors de l'établissement du PV de constat d'accident, du moins pour les sept accidents de la route survenus jeudi et vendredi derniers, ayant nécessité l'intervention urgente des éléments de la Protection civile pour l'évaluation des victimes. Douze personnes ont, en effet, pu être dégagées des véhicules réduits à un tas de ferraille. Qu'est-il advenu des occupants des véhicules qui roulaient sur les axes routiers à grande circulation, telle la RN44 ? Plusieurs d'entre eux étaient dans un état critique au moment de leur évacuation vers les urgences du centre hospitalo-universitaire de Annaba ; cinq de ces personnes à bord d'une voiture de marque Renault type R5 sont issues de la même famille, et leur état a été jugé grave par les mêmes témoins. Pour les services compétents de la gendarmerie, le non-respect du code de la route et l'excès de vitesse sont les causes principales de la majorité des accidents, en plus, de celle avancée par la plupart des automobilistes : la mauvaise qualité de la pièce de rechange (de contrefaçon), toutes marques confondues, existant sur le marché national. Il a été relevé, en effet, que ces pièces sont généralement de production asiatique et ne correspondent que par la forme à celles d'origine. Les contrefacteurs utilisent même les emballages de différentes marques de véhicules. « Il est urgent que les pouvoirs publics s'intéressent à ce trafic, car il a une large part de responsabilité dans la hausse du nombre d'accidents, et partant de victimes dans notre pays. Que peut faire un automobiliste qui a fait changer ses plaquettes de freins, ou un élément de son système de freinage ou de suspension, quand ces pièces s'avéreront défectueuses, à quelque jours à peine de leur mise en place ? Même s'il se dit prêt à mettre le prix pour des pièces d'origine, le vendeur lui refilera quand même celles dites « Taïwan ». Dans notre pays, il n'y a pas un seul vendeur qui dispose, dans son magasin, de pièces de rechange authentiques. « Lorsqu'il s'agit de pneumatique ou de système de freinage pareils, cela relève du crime avec préméditation », a estimé Larbi D., chauffeur de taxi. Concernant le volet de l'état des routes, que ce soit dans les communes du chef-lieu de la wilaya ou sur les grands réseaux routiers, d'importants travaux ont été réalisés : dédoublement des voies, extension, ouvrage de déviation, échangeurs, ponts, trémies, parkings, ont été réceptionnés et mis en service. C'est le cas pour le dédoublement de la route Rizzi Amor –Cap de Garde, Val Mascort–Sidi Aïssa ,Berrahal-Tréat, Tréat-Chetaïbi, Annaba-Chetaïbi, El Hadjar-Chbaïta Mokhtar, et El Bouni–Sidi Amar . En 2008, la direction des travaux publics de la wilaya compte lancer le projet du grand échangeur en surélévation qui part de l'actuel siège de la faculté de médecine pour atteindre le rond-point du pont blanc, avec jonction de l'autoroute plaine Ouest RN 44.