La récente élection de Hadj Hamou Benzeguir aux commandes du Croissant rouge algérien et l'adoption d'un nouveau statut régissant cette organisation humanitaire, ne semblent trouver aucun écho probant auprès du CRA à Guelma, qui est bicéphale à ce jour. Les répercussions de cette crise organique toucheront de plein fouet les nécessiteux de la wilaya durant le mois de Ramadhan, si le problème n'est pas pris en charge. L'un active depuis 1984, le second n'a que deux années d'expérience, ils agissent chacun de son côté pour une cause humanitaire, vous l'avez deviné, il s'agit des deux présidents du CRA de la wilaya de Guelma livrés, malgré eux, dans une bataille qui n'est franchement pas la leur. Nous les avons rencontrés individuellement, et déjà la consternation se lit sur leurs visages. Nous sommes à J-8 du mois de Ramadhan. « Les nécessiteux risquent de payer le lourd tribut de la crise si le problème n'est pas pris en charge dans les plus brefs délais, car il y a une Khalouta (ratatouille) ! » s'accordent à dire nos deux... antagonistes. Pour Z. Douadi, président du comité de wilaya du CRA à Guelma (l'ancien), la situation est devenue plus qu'humiliante pour les quelque 50 à 100 personnes nécessiteuses qui affluent quotidiennement à la porte du siège de cette structure pour s'enquérir du couffin de Ramadhan. Il dira à ce sujet : « Les gens ne savent plus à quel saint se vouer, regardez vous-même, et c'est comme cela tous les jours », et il ajoutera : « J'ai transmis des correspondances aux généreux donateurs de Guelma pour solliciter comme d'habitude leur aide en denrées alimentaires, j'accomplirais ma mission jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'a la fin de mon mandat qui expire le 2 octobre 2007, sans me préoccuper des autres. Je distribue aux pauvres dans la discrétion, afin de ne pas heurter leur sensibilité et surtout sans propagande ». D'autre part, Azzedine Boughaba, président du nouveau CRA, campe également sur ses positions. Le travail qu'il effectue depuis le début du mois d'avril en dit long sur sa volonté d'assainir les listes des nécessiteux imposées par les différentes APC de la wilaya de Guelma et la DAS. Un travail de proximité allant jusqu'au porte à porte est accompli pour vérifier la véracité desdites listes. En effet, selon ce président, sur la liste des 13 750 familles nécessiteuses à l'échelle de la wilaya fournie par la DAS, ainsi que les 1 215 personnes recensées par l'APC de Guelma, pour ne citer que ces deux listes, les chiffres seront revus à coup sûr à la baisse. Il dira à ce sujet : « Suite à notre recensement effectué sur les 34 communes de la wilaya en collaboration avec les présidents de quartiers et nos délégués, nous avons dressé une liste nominative des nécessiteux que nous croisons avec les listes fournies par les APC et la DAS. 50 % des personnes inscrites n'ouvrent pas droit au couffin du Ramadhan ».Quoi qu'il en soit, un problème de représentativité aux yeux des citoyens nécessiteux de Guelma se pose. Vers qui doivent-ils se tourner ? Avec qui parler ? Telles sont les questions qu'émettent une vingtaine de femmes venues des cités populaires de Guelma : Aïn Defla, El Hafssi, Khamarri, Aïn guergour, Hadid Houcine, Bouzaoui, etc. Nous les avons rencontrées aux portes du CRA, inquiètes du sort de leurs familles, à l'approche de cette rentrée sociale doublement contraignante.