De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La saison estivale à Bouira s'annonce déjà comme caniculaire ; durant la journée, un soleil de plomb oblige les citoyens à se cloîtrer à domicile, mais en soirée tout le monde a envie de se désaltérer et de sortir pour prendre un peu d'air frais ou se distraire sur une place où l'animation est au rendez-vous. Cependant, en matière d'animation culturelle, le public ne trouve pas grand-chose qui l'incite à faire un tour dehors durant les soirées. Cela dit, en dehors du plaisir estival que s'offrent certaines familles qui choisissent les plages et autres villes du pays pour y passer leurs vacances, pour les citoyens contraints de rester chez eux cette période a été par le passé plutôt synonyme de morosité et d'anxiété. Toutefois, pour la saison estivale de cette année des changements peuvent intervenir dans le cadre de l'animation culturelle, notamment après l'ouverture de la maison de la culture de Bouira et la création d'un espace destiné aux activités culturelles en plein air. Un projet grandiose censé réhabiliter la pratique culturelle et l'animation au niveau du chef-lieu de la wilaya et d'autres localités. Cet édifice est venu à point nommé d'une volonté du secteur qui s'inscrit dans l'objectif de promouvoir le patrimoine culturel de la région, dans ses diverses variétés et de créer des espaces d'expression afin de rapprocher la pratique culturelle du public et faire en sorte que la wilaya de Bouira, qui a durement souffert des affres du terrorisme et de la léthargie, retrouve enfin un droit de cité dans le paysage culturel national. En effet, ces dernières années, le public a assisté à des rencontres et des manifestations riches et variées, sur le plan de la qualité et du nombre de présentations, qui ont été animées par des artistes de renom. Par ailleurs, plusieurs artistes et troupes spécialisées dans diverses disciplines ont eu l'occasion de participer et de côtoyer des artistes et des hommes de culture d'autres régions d'Algérie et d'autres pays, à travers les festivals et les semaines culturelles organisés par le secteur. En attendant le programme qui sera concocté par les responsables de la culture, cet été, on constate que le public bouiri est déjà impatient. Certains citoyens que nous avons interrogés ont déploré le manque d'activités en dehors de celles programmées dans le cadre des événements officiels célébrés par le pays. Parmi ces derniers, un grand nombre a souhaité revoir, durant cette période estivale, des spectacles avec de grandes vedettes de la chanson, telles que Aït Menguellet, les Abranis, Akli Yahiaten, le groupe Polyfen, Raina Rai et d'autres chanteurs de chaabi qui ont déjà enthousiasmé les citoyens de Bouira. Certains ont déploré le fait que le gros des activités organisées ces dernières années soit concentré au chef-lieu, et espéré voir les pouvoirs publics donner plus d'importance aux communes éloignées du chef-lieu et qui sont aussi dotés de centres culturels et de maisons des jeunes qui restent fermés durant une grande partie de l'année, privant les jeunes de spectacles et d'activités d'animation qui peuvent les sortir de l'ignorance et de l'inculture. D'autres citoyens se sont aussi interrogés sur le devenir des nombreuses associations qui étaient connues au niveau local. Parmi ces dernières, rares sont celles qui activent sur le terrain, alors que les communes et la wilaya consacrent annuellement des sommes colossales pour aider les associations culturelles et sportives. Enfin, soulignons que, dans le cadre du Panaf et après le passage de deux élégations culturelles représentant le Mali et le Malawi, des citoyens ont souhaité voir d'autres troupes afin de profiter du maximum d'animation comme la capitale. Ces derniers ont déploré le fait qu'Alger ait la part du lion de ce festival censé faire valoir les spécificités culturelles qui existent dans tous le pays.