Ils sont aux abois, ils ne savent plus quoi faire ni comment se manifester, donc ils tuent n'importe qui, des innocents parmi la population. » C'est là l'analyse établie par le directeur général de la Sûreté nationale suite aux deux derniers attentats terroristes perpétrés en l'espace de 48 heures. Présent à la cérémonie de sortie d'une promotion de 491 agents de l'ordre public à l'école nationale de la police de Aïn Benian, Ali Tounsi s'est montré avare en commentaires et n'a pas voulu s'étaler sur la marche à suivre par les éléments de la sécurité nationale pour faire face à la recrudescence des actes terroristes. Le directeur général de la Sûreté nationale, qui promet des « surprises » pour ce mois de Ramadhan, refusera de dire si oui ou non il y aura un dispositif sécuritaire exceptionnel pour ce mois sacré. « Je ne vous le dirai pas sinon vous risquez d'aller le dire aux terroristes », rétorquera-t-il aux nombreuses sollicitations de la presse. Il finira par lâcher une phrase qui tend plus à réfuter la thèse d'une recrudescence du terrorisme et à inclure toute mesure de renforcement comme de « la coutume » et non en réaction à une quelconque reprise de la terreur. « Les trois ou quatre derniers Ramadhans se sont très bien passés. Malgré cela, nous avons pris l'habitude à chaque mois de Ramadhan ou quand il y a de grands évènements et des fêtes nationales de renforcer la sécurité un peu plus que la normale », dira Tounsi en notant que si le dispositif sécuritaire actuel s'avère suffisant il n'y a pas de raison de le revoir à la hausse. Pour le premier chef de la police, la meilleure riposte et réponse aux derniers attentats terroristes reste « la soudure entre la population et son Président avec les services de sécurité également qui sont définitivement décidés à liquider ce phénomène ». Interrogé sur la presque aisance avec laquelle des cibles devant faire l'objet de sécurisation maximale sont atteintes par les attentats terroristes, le DG de la Sûreté nationale répondra en émettant l'analyse « qu'il n'y a rien de plus facile que la plupart des attentats qui font des victimes parmi les populations. Cela montre qu'ils sont aux abois et qu'ils ne savent plus quoi faire ». Le directeur général de la Sûreté nationale confirmera en outre que c'est la personne du président de la République qui a été visée, en répondant à une question sur le choix du cortège comme cible. « C'est parce que c'est notre grand chef et celui de l'Etat algérien », indique Ali Tounsi assailli par un nombre important de journalistes en quête d'éclairage sur la situation sécuritaire en Algérie. Le directeur général de la Sûreté nationale, qui refuse de confirmer si Ali Benhadj a été arrêté, se contentera de dire : « J'ai une mission, celle de soutenir la police algérienne dans l'accomplissement de son devoir dans la lutte contre tous les crimes dont le terrorisme sauvage », et de compléter : « Nous avons un programme, nous le réalisons, qui est celui de renforcer la sécurité et de faire la symbiose entre les populations qui participent à la sécurité avec toutes les forces de sécurité pour imposer la politique du Président, c'est-à-dire la sécurité totale en Algérie, et imposer les grands principes de la réconciliation nationale. » Si le ministre de l'Intérieur échappera aux questions des journalistes en étant absent lors des festivités de Aïn Benian, ce ne sera pas le cas de son ministre délégué chargé des Collectivités locales. Dahou Ould Kablia n'en sera pas épargné, mais montrera beaucoup de réticences à y répondre. Interrogé sur les propos de Bouteflika concernant la main étrangère qui est derrière l'attentat de Batna, le ministre délégué dira que lorsque le Président avance cette thèse c'est parce qu'il a des arguments valables. A la question de savoir si les enquêtes sur les derniers attentats ont abouti, il soulignera que « les enquêtes sont tenues secrètes afin de permettre aux enquêteurs d'avoir tous les outils en mains pour démasquer les commanditaires de ces actes ».