Fraîchement réélu président du FFS pour la quatrième fois, Hocine Aït Ahmed a reconduit hier Karim Tabbou à la tête du secrétariat national. « Conformément à l'article 52 des statuts du parti, je désigne Karim Tabbou comme premier secrétaire national. J'espère seulement qu'il n'aura pas la grosse tête », déclare-t-il devant les membres du nouveau conseil national (CN). Intervenant à l'ouverture des travaux de la première session du CN, M. Aït Ahmed se félicite de la réussite du 4e congrès tenu les 6 et 7 septembre et exprime sa pleine conviction quant au « succès » qui attend le parti dans tous les domaines. Cela, dit-il, même si le FFS a connu « quelques dérives », y compris dans le précédent conseil national. « A partir d'aujourd'hui, nous allons donner l'exemple d'une grande dynamique. Vous êtes appelés à faire preuve de sérieux afin de concrétiser les décisions du congrès », lancera-t-il en direction des membres du CN, les appelant à œuvrer pour combattre des « pratiques » qui ne sont pas les leurs. Il a également appelé les membres du nouveau CN à unifier les rangs du parti, à s'ouvrir sur la société et à se rapprocher de toutes les strates en vue de connaître leurs besoins et s'enquérir de leurs préoccupations. « Il faut nous ouvrir davantage aux citoyens, les aider à faire face à leurs problèmes quotidiens », martèlera-t-il, affirmant qu'il ne veut pas que le FFS devienne un appareil. M. Aït Ahmed insiste aussi sur l'importance de multiplier les initiatives sociales. « Notre malheur, c'est l'absence d'une classe moyenne qui est la colonne vertébrale assurant l'équilibre dans le pays », relèvera-t-il. M. Aït Ahmed indiquera que son parti ne défend pas des « intérêts partisans », mais il défend les aspirations du peuple et de tous les opprimés. Exprimant sa « douleur » quant aux derniers attentats qu'a vécus le pays, le leader du FFS dénonce la politique du tout sécuritaire qui a, d'après lui, montré ses limites. « ça suffit la politique sécuritaire, puisqu'elle n'a donné aucun résultat », tonne-t-il, avant d'ajouter que l'Algérie dispose de tous les atouts lui permettant de surmonter la situation actuelle. Soulignant que la lutte contre le terrorisme international a échoué, M. Aït Ahmed ne voit pas d'autre remède à la situation en Algérie et ne trouve pas d'autres voies du salut que celle de « protéger la société ». Comment ? M. Aït Ahmed estime que cela est possible notamment en garantissant les libertés individuelles et collectives. Selon lui, l'Etat algérien, contrairement aux Etats marocain et tunisien, est né du droit à l'autodétermination. Aussi, ajoute-t-il, les Algériens trouvaient à l'époque coloniale le moyen de se rassembler. Mais pas maintenant ! « Nous en avons marre du mensonge et de la répression », dénote-t-il. Prenant la parole, Karim Tabbou dénonce devant le président du parti certains comportements « inacceptables » de membres du précédent conseil national, précisant qu'« au moment où les militants devaient se mobiliser pour prendre des espaces, eux tentaient de prendre le pouvoir à l'intérieur du FFS ». Sans les nommer, il dit que ces gens-là ont bien piétiné les principes du parti. Soulignant que son programme est celui de mettre en œuvre les résolutions du 4e congrès, M. Tabbou promet d'être ferme et de ne pas fermer les yeux sur les écarts de langage et les dépassements verbaux. M. Aït Ahmed rebondit ensuite sur cela et demande aux membres du CN de tout faire pour « banaliser l'autorité » en s'ouvrant davantage aux militants.