Mis avant-hier en détention provisoire, le docteur Kamel Eddine Fekhar, premier secrétaire national du FFS à Ghardaïa, risque, selon Me Ben Issad, une lourde peine. Le juge d'instruction devrait, par ailleurs, signifier dès aujourd'hui au collectif de la défense les chefs d'inculpation retenus contre le concerné. Me Ben Issad ne se fait pas d'illusion quant aux graves griefs qui seront retenus contre le docteur Fekhar. Outre « attroupement illicite et incitation à attroupement illicite », il s'agit, selon notre interlocuteur, d'incendie volontaire, d'incendie des biens de l'Etat, d'obstruction de la voie publique... Ces chefs d'inculpation, fera remarquer Me Ben Issad, sont sanctionnés par les articles 408 et 396 bis du code pénal. Des peines de mort ou de réclusion à perpétuité sont prévues par le code pénal pour ce genre de délits. Pour notre interlocuteur, toute mesure prise à l'encontre de Kamel Eddine Fekhar est aux antipodes des pactes ratifiés par l'Algérie, notamment le pacte international relatif aux droits civils et politiques, le principe du droit à la liberté et la présomption d'innocence. Sur le plan procédural, l'avocat a rappelé le principe de la non-détention des personnes inculpées en voie d'être jugées. Les positions somme toute courageuses prises par le docteur Fekhar en faveur des commerçants de Ghardaïa qui, faut-il le rappeler, ont initié un mouvement de grève le 11 octobre 2004 sont à l'origine des tracasseries judiciaires auxquelles il est soumis. Après un mandat d'arrêt lancé à son encontre depuis la ville mozabite, le contestataire a été appréhendé à Aïn Benian à la veille du 1er novembre dernier, soit quelques minutes après la fin de la conférence animée par MM. Hocine Aït Ahmed, Mouloud Hamrouche et Abdelhamid Mehri, à l'occasion de la commémoration du 50e anniversaire de la guerre de Libération. Auditionné par le procureur général près le tribunal de Chéraga, le militant du FFS a été ensuite transféré vers le commissariat central, puis vers Ghardaïa, où un mandat de dépôt a été lancé contre lui.