L'ancien ministre du gouvernement de droite de Berlusconi et actuel vice-président du Sénat italien, Roberto Calderoli, intervenant sur la polémique qui accompagne ces jours-ci, en Italie, le projet de construction d'une mosquée dans la ville de Bologne (située au nord de Rome) a eu des propos outrageants pour les musulmans. Ce provocateur, qui a fait de ses attaques contre l'Islam son cheval de bataille, ne fait que récidiver, puisqu'il a dû démissionner de son poste de ministre des Réformes, il y a deux ans de cela, après s'être exhibé durant un programme télévisé portant un tee-shirt gravé des fameuses caricatures danoises dont la publication avait provoqué une vague de protestations parmi les musulmans qui l'avaient jugé très offensantes pour la figure du prophète Mohamed. Le Sénateur de la Ligue a appelé, cette fois, les Italiens opposés à la construction d'une nouvelle mosquée à Bologne, dont la curie de la ville, à empêcher l'achèvement du projet en « lâchant un cochon sur le terrain des travaux afin d'en souiller définitivement la plateforme ». En 2000, le parti de la Ligue avait bloqué la construction d'une mosquée dans la ville du nord de Lodi, en alimentant une véritable campagne d'islamophobie parmi les habitants, allant jusqu'à afficher une pancarte sur les lieux du litige, avec l'inscription, « cette terre a été traitée avec de l'urine de porc ». En 2006, dans la ville de Sienne, sur un autre terrain destiné à la construction d'une mosquée, une tête de porc a été trouvée par les maçons. La semaine dernière, une autre polémique avait accompagné l'octroi par la commune de Gènes à la communauté musulmane d'un bout de terre pour y ériger un centre islamique. Des associations italiennes s'étaient mobilisées pour bloquer le début des travaux et avaient appelé à célébrer une prière catholique contre la réalisation de la mosquée. Mais l'archevêché de la ville s'est vite dissocié de cette initiative. La sortie stupide et d'autant plus grave, parce qu'elle provient du responsable de la troisième institution du pays, a suscité un grand malaise parmi la communauté musulmane de la péninsule, surtout que son auteur n'a pas eu d'égard pour le début du mois sacré du Ramadhan. Gêné par une telle vulgarité, le gouvernement de Romano Prodi s'est excusé auprès des musulmans d'Italie, par la voix de son ministre de la Solidarité sociale, Paolo Ferrero. Par ailleurs, l'Etat italien n'ayant pas encore reconnu l'Islam comme l'une de la vingtaine de religions avec lesquelles il a signé un concordat, les contribuables musulmans ne peuvent destiner une partie de leurs impôts à la construction des lieux de culte, alors que chrétiens et juifs peuvent le faire.