Après plusieurs années d'exercice, des enseignants contractuels de tamazight se retrouvent au chômage. Ils enseignaient dans la wilaya de Bouira jusqu'à l'année dernière. Cette année, ils ont été surpris de n'avoir pas trouvé leur affectation. Ils sont au total 35 à ne l'avoir pas obtenue. Inquiets quant à leur sort, ces enseignants se sont déplacés, hier, au ministère de l'Education nationale pour avoir des explications, mais aussi pour réitérer leur demande d'intégration. Mais rien de cela. Aucun responsable n'a daigné les recevoir. « Au lieu de nous recevoir, le secrétaire général du ministère a chargé quelqu'un d'autre à sa place qui, au final, n'a fait que nous orienter vers le directeur des ressources humaines, lequel ne nous a pas reçus », déplore l'un de ces enseignants. Ces enseignants disent avoir passé une journée éprouvante entre attente et déplacements d'un bureau à l'autre, comme des personnes non grata. C'est le jeu du ping-pong ! « Ils nous ont fait presque la même chose l'année dernière. Et lorsque nous avons réclamé, ils nous ont envoyé les affectations », ajoute notre interlocuteur qui dénonce vivement l'attitude du ministère qui, selon lui, n'a absolument rien fait pour leur intégration dans le corps enseignant de façon permanente. Refusant d'abdiquer à leur malheureux sort, ces enseignants se montrent résolus et déterminés à poursuivre leur combat en vue de recouvrer leurs droits. « Nous n'allons pas croiser les bras. S'ils ne veulent pas nous écouter et répondre à nos doléances, nous passerons à une autre forme de protestation », souligne une enseignante, pour laquelle rien ne peut justifier « cette méfiance de la tutelle ». Si aucune autre voie de dialogue n'aboutit, ces enseignants – dont la plupart d'entre-deux sont mariés et ont des enfants – vont observer une grève de la faim après le mois de Ramadhan, et ce, devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Pourquoi l'APN et non pas le ministère de l'Education ? Pour ces enseignants, « les députés sont logiquement censés intervenir pour prendre en charge les préoccupations des citoyens à tous les niveaux et là c'est un cas de figure où les représentants du peuple ont leur mot à dire ». En attendant, le Ramadhan continuera à éprouver nos enseignants !