Depuis plusieurs semaines, les centres de paiement d'Algérie-Poste sont continuellement submergés par les citoyens en quête de retraits de fonds. Des chaînes interminables sont visibles quotidiennement devant ces structures, comme c'est le cas à la recette principale de Chlef, où la queue déborde même sur la voie publique. Mais le plus grave est sans conteste le manque de liquidités dans la plupart des établissements financiers, ce qui rend la tâche des agents d'Algerie-Poste des plus compliquées. « Nous faisons régulièrement nos commandes d'argent auprès de la Banque d'Algérie, mais nos besoins ne sont jamais satisfaits dans leur totalité. Nous ne recevons que la moitié de nos commandes, ce qui nous pose de sérieux problèmes vis-à-vis de la clientèle », soulignera un dirigeant de l'administration d'Algérie-Poste, précisant que cette situation dure depuis la mi-juillet. « Nous avons écrit à plusieurs reprises aux responsables de la Banque d'Algérie sur ce phénomène et nous attendons une réponse de leur part, surtout durant le Ramadhan. Les désagréments causés à la clientèle sont indépendants de notre volonté et nous demandons une fois de plus aux autorités concernées de se pencher en urgence sur ce cas », ajoutera-t-il. Visiblement fatigués et non convaincus des explications fournies à ce propos, les usagers affichent leur mécontentement et stigmatisent ces « comportements irresponsables » dans la mesure où, disent-ils, « l'Algérie a beaucoup d'argent et on voit mal comment nos recettes postales en sont dépourvues ». Et puis, indiquent-ils, « c'est l'argent de notre travail que nous réclamons et nous avons le droit d'en disposer comme on veut ». « Pourquoi les centres de paiement manquent-ils cruellement de liquidités en ce moment précis, marqué par deux événements majeurs, en l'occurrence le Ramadhan et la rentrée scolaire ? », s'interroge un autre père de famille. Beaucoup de citoyens rencontrés devant la recette principale déclarent être confrontés au même problème dans tous les bureaux de poste de la région, ainsi que dans certaines banques publiques. Les employés d'Algérie-Poste rejettent la balle à la Banque d'Algérie qui, d'après eux, ne répond pas favorablement à leur demande pour des raisons inconnues. On croit savoir que les sommes accordées à cette administration ne suffisent pas à payer les salaires et pensions des titulaires de compte CCP, parmi lesquels des travailleurs de l'éducation, des collectivités locales, des retraités et d'agents de la garde communale.