A l'exception de celles relevant du secteur public, les exportations hors hydrocarbures (EHH) dans la wilaya de Annaba, n'arrivent toujours pas à connaître un réel essor. A la fin du 1er semestre 2007, ces exportations semblent stagner. Pour cause, le chiffre d'affaires de 1,7 milliard de dinars, réalisé en 2006, est attendu cette année. Qu'ils soient du secteur public ou privé, les 24 opérateurs économiques exportateurs n'ont pu dépasser le seuil des 615,95 millions de dinars à la fin juin 2007. Si pour les entreprises publiques, ces exportations ont tendance à évoluer progressivement, celles privées s'efforcent de placer de manière efficace leurs produits sur le marché international. Leur chiffre d'affaires est d'à peine 21,8 millions de dinars à l'export. Cependant, les résultats atteints par le secteur public, soit 11,9 millions d'Euros et 64,9 millions USD, ne signifient nullement une reprise des EHH. Car, en la matière, la part du lion revient aux 3 grandes entreprises , celle algéro-indienne Mettal Steel, l'algéro-espagnole Fertial et Ferphos. Ces entreprises ont, à elles seules, réalisé des chiffres d'affaires respectifs qui oscillent entre 10 et 20 millions de dollars. Les produits exportés sont les billettes, bobines galvanisées, laminées, tubes déclassés pour Mettal Steel, ammonium et nitrate pour Fertial, et enfin le phosphate dépoussiéré et le roc pour Ferphos. Pour le secteur privé, les produits, essentiellement exportés, sont ceux de la mer, le liège, les déchets ferreux et le papier. Les pays destinataires des produits des entreprises publiques sont le Liban, la Tunisie, le Maroc, l'Irak et les traditionnels pays européens, la France, l'Italie, l'Espagne, la Belgique, la Turquie, l'Ukraine, la Hollande, et tout récemment la Grande Bretagne. Les exportateurs privés ont, quant à eux, pour principaux clients, la Tunisie et l'Italie pour les produits de la mer et la France, la Hollande, l'Inde, la Grèce, et l'Espagne pour le papier et les déchets ferreux. Approché, un des exportateurs de Annaba explique cette stagnation des EHH par le manque de mesures incitatives, et dira : « La promotion des EHH n'est pas pour demain, l'Etat n'ayant pas prévu assez de mesures incitatives. Par contre, lorsqu'il s'agit de transfert de capitaux, des dispositions draconiennes ont été prévues par le législateur ». D'autres imputent cette situation à nombre de facteurs dont la faiblesse de la concurrence de notre économie, faiblesse si ce n'est absence du soutien de l'Etat, inefficience de la politique de change, insuffisance dans la prospection des marchés, des ports qui ne répondent pas aux standards mondiaux, le transport souvent responsable des retards, et les banques dont les services ne répondent pas aux préoccupations des exportateurs. Pour Nacer Merabet, chargé du commerce extérieur à la DCP de Annaba, « à moins d'une réelle volonté politique de propulser les exportations hors hydrocarbures, notre pays gardera, pour longtemps, le titre de pays importateur. La communauté des exportateurs est plus que réduite. Elle est estimée à 400 ou 500 exportateurs contre 40 000 importateurs. Bien qu'il y ait une diversification rapide et notable des produits exportés, les pays étrangers hésitent encore à consommer algérien. Certes, aujourd'hui les destinations sont passées de 60, il y a quelques années, à 91 en 2006, mais il y a lieu de préciser que 95 % de nos exportations sont concentrés sur une vingtaine de pays ».