Dans sa première mouture du bilan des activités de l'année 2005, la Chambre de commerce et d'industrie Seybouse indique que les exportations hors hydrocarbures pour les 3 régions Annaba, El Tarf et Guelma ont été en deçà des prévisions. Ce que reflète le montant de 6,263 millions de dollars enregistrés en chiffre d'affaires à l'exportation hors hydrocarbures. Les Algéro-Indiens de Mettal Steel pour les produits sidérurgiques et les Algéros-Espagnols de Fertial pour ceux chimiques ainsi que l'entreprise publique algérienne Ferphos tiennent la tête d'affiche. En partenariat pour la production et la commercialisation des produits sidérurgiques et chimiques, ces 3 sociétés tiennent la tête d'affiche. Au 1er semestre 2005, elles ont enregistré 79 millions de dollars à l'exportation. Billettes, bobines galvanisées, laminées et tubes déclassés en produits sidérurgiques (14,159 millions de dollars), ammonium et nitrate (9,218 millions de dollars) et phosphate dépoussiéré et roc (7,427 millions de dollars) ont, durant plusieurs mois, investi en quantité les quais du port de Annaba pour leur exportation à destination de plusieurs pays du monde. Encore très timides, les exportations de divers produits hors hydrocarbures, réalisées par les opérateurs économiques du secteur privé, stagnent comparativement à l'année 2004. Les produits de la mer, le liège, les déchets ferreux et le papier occupent toujours une large place dans le registre des services de la douane et de la Chambre de commerce et d'industrie Seybouse Annaba. « Nous manquons d'informations sur les marchés où nous avons plus de chances de nous imposer. Rares sont les représentations diplomatiques algériennes à l'étranger à nous communiquer des renseignements utiles à même de nous permettre d'établir une étude ou, même, à nous encourager à activer sur le marché du pays dont ils sont les hôtes. Une meilleure coordination avec les chargés des affaires économiques en poste dans nos ambassades et les CCI du pays est souhaitable. Actuellement, tenter de pénétrer un quelconque marché étranger relève, pour un opérateur algérien, d'une gageure », confie Abdelaziz T., opérateur dans le secteur de l'agroalimentaire. En 2005, le Liban, la Tunisie, le Maroc et l'Irak du côté des pays arabes, la France, l'Italie, l'Espagne, la Belgique, laTurquie, l'Ukraine, la Hollande, la Grèce et tout récemment la Grande-Bretagne pour l'Europe ont permis l'entrée sur leur marché des produits algériens de la mer, du papier et des déchets ferreux. Du côté asiatique, seul l'Inde s'est intéressée aux déchets ferreux algériens. Un des responsables de la Chambre de commerce et d'industrie a affirmé : « Les exportations hors hydrocarbures pour la région n'arrivent pas à évoluer. Les résultats atteints au dernier trimestre 2005 laissent apparaître une stagnation. Le chiffre d'affaires réalisé à l'export est de l'ordre de 31,035 millions de dollars pour le secteur public, et à peine 3,305 millions de dollars pour le privé. » Les quelque 500 exportateurs, seulement pour 40 000 importateurs, sont explicatifs du niveau à l'échelle nationale d'à peine 4% atteint par les exportations algériennes. Le manque d'informations et de publicité ainsi que le design des emballages des produits algériens à destination des consommateurs étrangers sont quelques-uns des handicaps majeurs rencontrés par les exportateurs nationaux. Même la diversification et la qualité plus que notable des produits algériens ne semblent pas jouer en faveur de nos exportateurs. Certes, il y a eu multiplication des destinations. D'à peine 60 les précédentes années, ces dernières ont atteint 91 en 2005, mais on est très loin des résultats enregistrés par le Maroc et la Tunisie. « Pour avoir tenté d'exporter en toute légalité un des mes produits et faire entrer des devises à mon pays, je me suis retrouvé en face d'un magistrat sous l'accusation d'exportation illégale. La solidité du dossier que j'ai présenté, à ce magistrat bilingue, m'a sauvé. Cette affaire avait été montée de toutes pièces parce que j'avais refusé de verser le bakchich à certains décideurs locaux. Depuis, j'ai préféré laisser tomber », avoue Amara H., industriel dans la région de Annaba. Nombreux sont les exportateurs qui pointent un doigt accusateur sur différentes institutions étatiques. Selon eux, elles représentent des obstacles infranchissables à tout exportateur hors hydrocarbures dans ses tentatives de conquête du marché extérieur. Produits non concurrentiels, faiblesse ou absence du soutien de l'Etat, inefficience de la politique de change, insuffisance dans la prospection des marchés et des ports hors normes ne répondant pas aux exigences du marché mondial, sont des handicaps qui, selon plusieurs exportateurs, bloquent l'évolution du niveau des exportations algériennes. Les moyens de transport très aléatoires, la bureaucratie et les lourdeurs bancaires, les lenteurs dans le traitement par Promex des demandes pour le bénéfice du fonds de soutien aux exportations, les difficultés dans l'obtention des indemnisations auprès de la compagnie de garanties des assurances (Cagex), dont les primes demeurent onéreuses et surtout l'inexistence d'actions de promotion des exportations au niveau des ambassades algériennes, ponctuent la longue liste des handicaps avancée par les exportateurs algériens.