Malheureusement, le lait pasteurisé fixé à 25 DA le litre, continue à être cédé au citoyen à 50 et 60 DA, sous les yeux de l'institution de régulation. Cette dernière prétend que cette situation serait liée à l'offre et la demande, car les habitants du Sud sont d'énormes consommateurs de lait pasteurisé en période de ramadhan et qu'Adrar ne dispose pas d'une unité de production laitière. Cependant, elle reste donc tributaire des capacités de l'unité de production laitière d'Igli, l'unique usine qui existe dans la région du sud-ouest. Cette dernière approvisionne la wilaya de Béchar, son chef-lieu, Tindouf et d'Adrar (450 km). Selon le responsable du secteur du commerce, le manque d'un programme de livraison de l'unité d'Igli, la faible quantité de lait distribuée à Adrar et l'absence d'un dépôt de vente sont les principaux facteurs qui rendent ce produit, pourtant soutenu par l'Etat, cher. D'après lui, seulement 4 910 litres de lait auraient été livrés à Adrar et 800 litres à Timimoun, entre le 13 et 23 septembre. En plus, le camion frigorifique, dès son arrivée à destination vers 4 heures du matin, livre directement et dans la rue les commerçants et les vendeurs à la sauvette. En effet, les commerçants légaux et illégaux traquent le camion livreur depuis sa sortie de l'usine d'Igli jusqu'au terme de son voyage, très tard dans la nuit, loin de tout contrôle, puis ils se font servir. Une situation qui arrangerait certainement aussi le livreur, car ça lui permettra de repartir aussitôt vers son unité afin de continuer sa mission sous d'autres cieux… Cependant, les citoyens d'Adrar, qui ont eu l'occasion de visiter les portes ouvertes, au mois de juin dernier, sur l'agriculture dans la wilaya d'Adrar, se rappelleront que la DSA avait dressé un tableau florissant sur la situation agricole et notamment sur la production exceptionnelle de lait et des dattes dans la région. Cette structure avait avancé la quantité de 9 364 820 litres de lait pour un cheptel de 668 têtes bovines, 334 747 ovines, 94 022 caprines et, enfin, 38 015 camelines, pour un nombre d'éleveurs égal à 1 202. Pour ce qui est des exploitants agricoles, ce nombre est plus élevé avec 27 189 agriculteurs dont 21 134 dans le secteur oasien et 6.055 dans celui de la mise en valeur des terres. Alors, en ce qui concerne le palmier dattier, il use 29 104 ha de superficie avec une production annuelle de 548 547 quintaux. Dans ce contexte, il est légitime pour le consommateur de se demander pourquoi les prix de la datte et du lait sont aussi chers ?