Apparemment, le transfert des réserves foncières communales à l'agence locale de wilaya, créée par décret exécutif 03-408 du 5 novembre 2003, n'a pas résolu la problématique de la gestion transparente, efficace et rationnelle des réserves foncières. Car, la cession des lots de terrain à bâtir au profit des particuliers demandeurs a toujours suscité des mécontentements de la part de ces derniers. Une enquête a été déclenchée la semaine dernière par les services de sécurité sur ordre du chef de l'exécutif de wilaya. Elle a pour but de mettre toute la lumière sur la gestion de cette agence, considérée aussi bien par la tutelle que par de nombreux postulants comme étant opaque et controversée. « Je ne peux admettre que certains attributaires aient bénéficié de milliers de m2 de terrains à bâtir, alors que simples citoyens qui sont dans le véritable besoin en soient privés », a affirmé le commanditaire de l'enquête. De source digne de foi, on indique que plusieurs parcelles de terrain cédées par l'agence au cours de ces dernières années ont fait l'objet de pratiques spéculatives d'une ampleur telle qu'elles ont été ébruitées et largement commentées par l'opinion locale. Des pratiques d'acquisition frauduleuses de lots de terrain par le biais de prête-noms ont été utilisées et qui auraient même, dit-on, impliqué plusieurs responsables de l'Etat, lesquels se sont enrichis en les revendant à des tierces personnes, fait-on savoir. Un fonctionnaire de l'agence, qui a tenu à garder l'anonymat, a indiqué que « si véritablement l'on veut dévoiler les vrais spéculateurs, il suffit de consulter les listes des bénéficiaires et de leurs prête-noms, détenues au niveau de la conservation foncière ». C'est cette spéculation sur les réserves foncières qui a amené la tutelle de l'agence (la wilaya) à suspendre provisoirement la cession des parcelles de terrain et à ordonner aujourd'hui l'ouverture d'une enquête judiciaire.