Prévu pour égayer les soirées ramadhanesques à travers tout le territoire de la wilaya, le programme concocté par la direction de la culture de Biskra, riche et doté d'un budget conséquent par le ministère de tutelle, ne semble pas avoir alléché les maires et les responsables locaux en charge des manifestations culturelles. En effet, sur les 33 communes de la wilaya, 3 seulement (Biskra, Foughala dans la daïra de Tolga et Sidi Okba) ont organisé des concerts, des expositions et des rencontres culturelles pour animer les soirées du mois de Ramadhan. Les présidents des autres APC de la wilaya ne semblent pas préoccupés par l'organisation d'activités culturelles. Déplorant le peu d'entrain, voire l'apathie des responsables des collectivités locales, A. Madjid Benzef, directeur par intérim de la direction de la culture de Biskra explique : « Bien que destinataires de courrier, les responsables en charge de la culture et des activités annexes au niveau des communes ne se sont pas manifestés pour, ne serait-ce que s'enquérir des mesures prises par l'Etat, afin d'animer les quartiers populaires et les villages. Nous avons un programme de manifestations culturelles hétéroclites, à même de satisfaire le plus grand nombre, et notamment la frange juvénile de la population. Nous avons engagé des artistes et groupes de musique locaux et d'autres venus des wilayas limitrophes. Nous payons leurs cachets et nous les prenons en charge. Mohamed-Lamine et Cheb Benzina ont promis de faire des tournées à travers la wilaya. Des associations, dont le sérieux n'est plus à démontrer, ont été appelées à la rescousse. Nous sommes prêts à épauler toute commune qui en fait la demande, mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on ne se bouscule pas au portillon ». Musique moderne et folklorique, chants religieux, théâtre, concours culturel et culinaire, tournois de jeux d'échecs, soirées poétiques, expositions de livres et d'œuvres picturales et défilés de couture traditionnelle, auront été escamotés sciemment ou pas. Pour tempérer son propos, A. Benzef ajoute : « Cependant, il ne faut pas faire porter grief à toutes les mairies. D'abord, les conditions climatiques exécrables enregistrées ces derniers jours à Biskra, dont plusieurs communes ont durement souffert, n'incitent ni au chant ni à la musique, encore moins aux soirées dédiées à la poésie bédouine. Ensuite, c'est parfois, tout simplement, l'absence de locaux adéquats qui oblitèrent toute velléité d'organisation de la plus anodine des manifestations culturelles. Ajoutez à cela le fait que les APC sont en fin de mandat, et tous les ingrédients sont réunis pour que le vide culturel règne ». Donc, en attendant que les nouvelles APC soit installées, une écrasante majorité des communes de la wilaya de Biskra restent ancrée, Ramadhan ou pas, dans leur morosité et leur catatonie, lesquelles sont en passe de devenir légendaires. Pourtant, ce n'est pas le fond, ni les fonds qui manquent, mais simplement la volonté.