Le voile se lève enfin sur l'un des épisodes demeurés secrets dans l'actualité de ces derniers jours. Il s'agit d'une attaque militaire israélienne en territoire syrien en septembre dernier, jamais évoquée de manière officielle ni par l'agressé ni par celui qui a perpétré une nouvelle agression contre son voisin. Bien entendu, les raisons ou encore les objectifs recherchés demeurent inconnus, sauf bien entendu, si l'on s'en tient aux versions rapportées par des parties tierces, en l'occurrence la presse britannique. Ainsi donc, la radio militaire israélienne a confirmé hier pour la première fois cette attaque aérienne en Syrie. « La censure militaire a autorisé (mardi) pour la première fois à publier que des appareils de combat israéliens ont attaqué un objectif militaire en profondeur du territoire syrien le 6 septembre », a annoncé la radio. « C'est le seul élément que la censure a autorisé à publier », a souligné la radio. Vingt-quatre heures auparavant, soit très exactement lundi, le président syrien Bachar Al Assad déclarait que son pays se réservait « le droit de répliquer de différentes façons » au raid en question, ce qui alors constituait une confirmation syrienne à ce qui n'était qu'informations de presse. La Syrie a affirmé que sa défense antiaérienne avait tiré le 6 septembre, sur des appareils israéliens ayant violé son espace aérien. Elle a déposé une plainte devant l'ONU et affirmé que les appareils avaient largué des « munitions ». Les choses sont plus claires désormais, mais pas au point d'apporter un éclairage suffisant. « Répliquer ne veut pas dire missile contre missile, bombe contre bombe », a prévenu le dirigeant syrien dans une interview à la BBC. « Nous disposons de nos propres moyens pour riposter, soit politiquement, soit autrement. Mais nous avons le droit de répliquer de différentes façons », a-t-il souligné. « Mais si nous ripostions militairement, nous serions en train de réagir conformément à l'agenda israélien, ce que nous rejetons. Cela ne veut pas dire que nous voulons dilapider les chances d'une paix dans un avenir prochain », a ajouté le président syrien Concernant l'objectif visé, il s'agissait selon le président syrien d'« un bâtiment militaire désaffecté » et n'avait atteint « rien de conséquent ». Selon des informations de la presse américaine et britannique, l'aviation israélienne a bombardé, le 6 septembre, un site soupçonné abriter des activités nucléaires où la Corée du Nord pourrait être impliquée. Quant à l'éventuel réarmement et renforcement du système de missiles de la Syrie, notamment sur le plateau du Golan, dont une partie est occupée par Israël depuis 1967, M. Assad a estimé « normal et évident que nous nous préparions ». « Nous ne construisons pas une armée pour lancer des attaques mais pour défendre notre pays et cela est normal, notamment après la guerre contre le Liban l'an dernier, lorsque les Israéliens ont dévasté les villes libanaises, Beyrouth, le Sud Liban », a-t-il ajouté en référence à la guerre de l'été 2006 contre le Liban. Il a donc du temps et même beaucoup dans le contexte actuel. Mais les explications de Bachar Al Assad et les quelques bribes d'informations israéliennes, suffiront-elles à dissiper ce mystère ?