L'eau et Skikda sont si intimes que le précieux liquide faisait couler beaucoup d'encre, il y a quelques années seulement. Skikda était en passe de devenir un modèle national en matière d'émeutes et de barricades qui, souvent, étaient ravivées par la soif. Cette conjoncture avait encouragé, d'ailleurs, les responsables à réaliser des dizaines de forages qui, s'ils ne s'avéraient pas secs, donnaient à peine des gouttes saumâtres. Cette opération avait d'ailleurs converti le sol skikdi en un immense gruyère, où seul l'argent coulait à flots, mais point d'eau. L'eau donc est une douloureuse histoire à Skikda, une wilaya qui, théoriquement, dispose de quatre barrages, deux stations de dessalement, mais, dans la pratique, plus de la moitié de la population locale mourrait de soif. Paradoxal ! Les régions de Tamalous, Aïn Kechra, Ouled Hbaba, Azzaba, Essebt, Ben Azzouz…et tant d'autres encore avaient fini par se résigner, en s'abreuvant des puits particuliers pour ne pas avoir à payer au prix fort le précieux liquide. Les cas des localités de Tamalous et Azzaba étaient les plus aberrants, puisque la première jouxte deux barrages, Beni Zid et Guénitra, et la seconde offre ses terres aux canalisations d'AEP en provenance du barrage de Zit M'ba et devant arriver à Skikda. Cependant, Tamalous, Azzaba et des dizaines d'autres agglomérations restaient sèches. Aujourd'hui, l'on semble avoir enfin contourné cette lacune en projetant de sécuriser, de façon durable, plusieurs régions de la wilaya. Pour Tamalous, Aïn Kechra, Bin El Ouidène…les chantiers sont en préparation pour la réalisation d'une station de 400 l/s, ainsi que d'un réseau complet qui aura à alimenter plusieurs centres urbains à partir du barrage de Guénitra.Les 80 000 habitants de Azzaba et de la quasi-totalité des centres urbains de la zone est de la wilaya devraient enfin se voir dotés régulièrement et suffisamment de l'AEP, au plus tard, au courant du premier trimestre 2008. Un cadre de l'hydraulique avance, à ce sujet, que les travaux devant aboutir à la construction d'une station de traitement ( 300 l/s) de deux réservoirs dépassent le taux de 70 % de réalisation. Azzaba, El Harrouch et d'autres agglomérations limitrophes pourront enfin bénéficier des avantages du raccordement au barrage de Zit M'ba, puisqu'un deuxième projet leur est destiné : il s'agit du raccordement aval de la nouvelle station de dessalement de 100 000 m3/ j, implantée à la zone pétrochimique. Cette dernière dotera Skikda et la zone de 70 000 m3/j, et les 30 000 m3 restants seront « renfloués » vers Azzaba et El Harrouch. Voilà de quoi « inonder » toute la région… jusqu'à l'overdose !