Depuis le début du mois de Ramadhan, des soirées chaâbie sont animées par des artistes à l'esplanade du Millénaire et le Cercle de l'USMA, un cadre convivial qui se veut rassembleur des mélomanes et une opportunité aux jeunes de faire découvrir leur talent. Pour la troisième année consécutive, l'initiateur de l'animation n'est autre que la fondation En-Noudjoum qui vise à perpétuer ce legs musical chaâbi. « Notre objectif est de réunir les gens du chaâbi autour d'une tradition qui est celle d'inviter des artistes à se produire dans les cafés », dira Aziouez Touati, vice-président de la fondation En-Noudjoum, qui tient à souligner, par ailleurs, que ces soirées ramadhanesques, « offrent aussi l'opportunité aux interprètes frais émoulus de faire connaître leur talent ». Ainsi, tour à tour, les artistes défilent chaque soir, à partir de 22h, sur une scène érigée à cet effet, sur l'esplanade du Millénaire. Des familles affluent des différents quartiers de la capitale pour apprécier les qcids que propose une pléiade d'artistes interprètes dont Kamel Fardjallah, Nacer Mokdad, Djamel Chaïb, Djamel Ziani, Abdelghani Kiar, Hocine Driss, Hamid Laïdaoui, Mustapha El Ghelizani (épigone d'El Anka), Abdelmadjid Meskoud, Abdelkader Guessoum (Blida), Youcef Azaïzia (Miliana), Omar Boudjemia, Abdelkader Chaou, Dahmane Koubbi etc. Une occasion aussi pour les gens de oulidet el assima de se retremper dans une ambiance bon enfant aux côtés de ceux venus d'outre-mer se ressourcer auprès des siens, humer les effluves du terroir et égrener quelque douce souvenance. C'est le temps des retrouvailles. Un moment d'évasion où les mélomanes égrènent à l'envi des bribes d'un passé où il faisait bon vivre, fouillent dans leur mémoire pour exhumer quelque souvenance de l'atmosphère particulière qui enveloppait qahouet Saci, qahouet El B'har et qahouet Malakoff, Café des sports… L'association ne compte pas s'arrêter là. Elle se donnera les moyens d'élargir son action et ce, à travers des échanges culturels avec les villes du pays, réputées pour leur riche patrimoine immatériel. A un jet de pierre du café El Bahdja, un autre espace meuble les soirées en invitant les artistes sus cités à se produire. Il s'agit du Cercle de l'USMA qui, en dépit de son exiguïté, ne désemplit pas.