« Dans leur majorité, les transporteurs suburbains sont liés par contrat à des sociétés privées pour le transport de leur personnel. C'est une pratique contraire à la loi. » Que ce soit à l'USTO, aux HLM ou au niveau du rond-point de Bir El Djir, des milliers d'usagers tentent, tant bien que mal, de prendre place dans les mini bus déglingués et inconfortables. Un groupe de jeunes lycéennes devra attendre plus de deux heures pour pouvoir « embarquer » à destination de Sidi El Bachir. « Vous vous rendez compte, nos parents doivent s'inquiéter (il est 18 heures, ndlr) », avouent-elles dans un geste d'impuissance. Sur ce tronçon routier, particulièrement dangereux, des citoyens passent quotidiennement des heures à essayer de se « dégoter » un moyen de locomotion. Selon des témoignages recueillis sur place, les transporteurs « disparaissent » tous les jours, à l'heure de pointe comprise en 14 h et 16 h. Renseignement pris, les indus propriétaires, dûment agrémentés par la direction des Transports, contournent tout simplement les clauses de l'agrément. « Dans leur majorité, les transporteurs suburbains sont liés par contrat à des sociétés privées pour le transport de leur personnel. C'est une pratique contraire à la loi. Il va sans dire que cette situation pénalise lourdement l'utilisateur qui doit attendre deux ou trois heures avant de prendre place dans un mini bus », affirme un responsable de la direction des Transports. Vide administratif Malgré la présence de quelques minibus reliant notamment les dessertes Oran- Sidi El Bachir- Sidi Cahhmi-Sidi Maârouf- Emir Abdelkader et vice et versa, l'offre est en deçà de la demande. Des travailleurs, des écoliers, des étudiants, des lycéens, des ménagères, des retraités et des chômeurs, dont l'essentiel de leurs besoins s'effectue à Oran, éprouvent les pires difficultés à s'acquitter de leur tâche. Acerbes, ces derniers n'hésitent pas à pointer un doigt accusateur vers les autorités locales. « Cela fait des années que nous subissons le diktat des transporteurs privés qui semblent profiter du vide administratif pour nous imposer leur loi. Cette situation n'a que trop duré », s'insurgent des citoyens au bout du rouleau. Le problème du transport suburbain ne date pas d'aujourd'hui. Depuis la privatisation du secteur en 1990 et le chaos qui s'en est suivi, une effervescence peu coutumière s'était emparée des autorités locales qui décidèrent à cette époque de miser sur l'improbable en faisant appel aux propriétaires des fourgons servant au transports des marchandises. Depuis, tout le monde semble se souvenir du bon vieux temps du transport communal. Le parc municipal qui comptait à cette date 200 bus dont plus de la moitié était réformée, n'arrivait plus à combler un déficit criard en matière de transport suburbain qui n'arrive pas à satisfaire les usagers des périphéries citées plus haut. Un état de fait inique que subit le citoyen devant la démission de certains responsables locaux et en l'absence de planificateurs avérés.