Neuf entreprises internationales ont manifesté la semaine dernière leur intérêt pour une prise de participation dans le capital d'Infrarail SPA, filiale à 100% de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF). Les responsables de cette entreprise espèrent beaucoup de cette opération pour le financement de son plan stratégique et pour pérenniser son activité, affirme son président-directeur général, Kamel Slaimia. Infrarail détient, selon ses responsables , 70% des parts du marché des travaux ferroviaires et 30% de celui de la préfabrication et la production de béton et agrégats. Elle connaît une ascension fulgurante grâce notamment au programme de relance économique qui fait la part belle à la modernisation du secteur de transport ferroviaire. " Nous n'avons jamais été déficitaire depuis la création de notre entreprise en 1988" souligne non sans fierté le PDG d'infrarail. Cette dernière constituait à l'origine trois filiales régionales distinctes de la SNTF situées au Centre, à l'Est et à l'Ouest avant que la maison mère ne procède en 1997 à leur fusion pour qu'elles ne forment plus qu'une seule filiale nationale. L'absence de projets dans le secteur ferroviaire pendant une dizaine d'année a quelque peu freiné cette entreprise dans son élan. " Jusqu'en 2005, on essayait de combler notre cahier de charge " dira à ce propos l'assistant du PDG, M. Salah Ferhati. Mais le premier plan de relance économique ainsi que le programme de consolidation de la croissance économique qui consacrent une enveloppe conséquente d'environ 7à 8 milliards de dollars au secteur ferroviaire sont venus comme une bouffée d'oxygène mais aussi comme catalyseur pour permettre à Infrarail d'envisager son avenir sous de meilleurs auspices, a-t-il ajouté. L'embellie s'est traduite en 2006 par l'obtention de plusieurs marchés importants en association avec des entreprises internationales. Le développement de cette filiale de la SNTF reste, cependant, tributaire de la sélection de son futur actionnaire majoritaire qui, souligne-t-on, doit avoir des capacités techniques et financières à même de développer l'activité de la société, maximiser sa valeur et améliorer davantage sa rentabilité et sa capacité à maîtriser ses coûts, tout en générant des profits. On sait d'ores et déjà qu'il s'agira d'une entreprise internationale qui sera choisie entre les neuf groupes qui sont en lice pour sa reprise à savoir , Orascom Construction (Egypte), Sateba Systèmes Vagneux (France), Alstom Algérie (Algérie), OHL (Espagne), Yapi Merkesi (Turquie), Seco-Rail (France), Mota Engil (Portugal) et Russian Railways (Russie). Ces derniers disposent de trois mois pour déposer leur offre d'acquisition et il est fort probable qu'Infrarail passe l'année prochaine sous le contrôle de l'un d'entre eux même si la SNTF conservera une partie des participations. Important carnet de commandes Ces quelques dernières années, Infrarail a vu son capital social faire un bond , passant de 380 millions de dinars à 1,08 milliards de dinars. Son chiffre d'affaires a enregistré une hausse substantielle passant de 7 00 millions de dinars en 2004 à un peu plus de 1,6 milliards de dinars en 2006. Cette courbe ascendante devrait continuer cette année avec des prévisions qui tablent sur un chiffre d'affaires devant dépasser la barre des 2,2 milliards de dinars voire 3,2 milliards de dinars en 2009. De telles prévisions optimistes sont à mettre sur le compte d'un carnet de commandes fermes dont le montant est de plus de 20 milliards de dinars, relève M. Mohand Akli Ouadi, directeur technico-commercial d'Infrarail. D'après lui, ce carnet de commandes est le plus important au Maghreb et dénote de la viabilité de l'entreprise. Pour faire face à ce plan de charges, l'entreprise a engagé un processus de renouvellement et de modernisation de ses équipements en procédant à leur mécanisation. Cette opération requiert le recrutement d'un personnel hautement qualifié et qui maîtrise ce genre de technologie de pointe, fera remarquer M.Ferhati. " Infrarail est une entreprise en pleine croissance " se réjouit-il en indiquant que le bilan retraçant les quatre dernières années fait ressortir de bons résultats réalisés, selon lui, grâce à une maîtrise de la gestion. D'ailleurs, le PDG d'Infrarail ne manquera pas de noter que cette entreprise devrait obtenir la certification globale ISO 9000, qualité, hygiène, sécurité et environnement d'ici la fin de l'année en cours. Si la principale activité d'Infrarail reste tournée vers le secteur ferroviaire qui représente 95% de son chiffre d'affaires, il n'en demeure pas moins qu'elle n'a pas lésiné sur les moyens pour rénover son usine de préfabrication. Infrarail pratique : Adresse : 15, rue Colonel Amirouche, Rouiba Alger Tel : 021 85 51 11/ 021 85 50 93/ 021 85 64 00/021 85 46 10 Fax : 021 85 44 65/66 Site web : www.infrarail-dz.com Email : [email protected] Infrarail en chiffres : Capital social : 1,08 milliards de dinars Nombre d'employés : 1185 Chiffres d'affaires en 2006 : 1,6 milliards de dinars Prévisions pour 2007 : 2,24 milliards de dinars Patrimoine : Cinq centres de productions Parcours Le PDG d'Infrarail, Kamel Slaimia est un enfant du secteur. Cet homme de 57 sept ans a gravit tous les échelons dans le domaine des chemins de fer. Sa carrière débute en 1975 où il sera recruté en tant qu'ingénieur à la Société nationale des travaux routiers (Sonatro). Après un bref passage dans cette société nationale, il atterrira en octobre 1977 en tant qu'ingénieur d'étude à la direction des études et de la planification de la SNTF. Il sera promu inspecteur divisionnaire à la direction des infrastructures de la SNTF en 1980. Il occupera ce poste pendant deux ans. En 1982, il sera désigné comme directeur de projet d'étude et réalisation des embranchements particuliers. Une année après, il sera nommé directeur du projet des aménagements ferroviaires de la région oranaise. Entre 1984 et 1988, il exercera en tant que chef de projet de la filiale SNTF, Infrarail Ouest avant d'être promu directeur de cette filiale en 1988 puis président directeur général en 1993. Après la fusion des trois filiales régionales de la SNTF au Centre, à l'Est et à l'Ouest, il occupera le poste de premier responsable de la filiale nationale Infrarail, de 1997 à ce jour.