C'est en l'absence remarquée du chef de l'Etat, du Premier ministre et du ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux que la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration, présidée par Jacques Toubon, a ouvert ses portes le 10 octobre dernier. Paris : De notre bureau Hormis l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, ce sont plutôt les élus de la gauche qui se sont affichés pour l'inauguration de ce Musée, voulu, entre autres, par Jacques Chirac en 2002. Bertrand Delanoë, le maire de Paris, François Hollande, premier secrétaire du parti socialiste accompagné de Faouzi Lamdaoui, responsable PS à l'Egalité des chances, ont été littéralement happés par les nombreux journalistes présents, avides d'entendre leurs commentaires autour de l'absence du chef de l'Etat et des polémiques soulevées dans la classe politique autour de la loi sur l'ADN et le mot « dégueulasse » prononcé par la Secrétaire d'Etat à la ville, Fadela Amara, scandalisée par l'instrumentalisation continue de l'immigration . Tout en se félicitant de l'existence d'un outil culturel qui légitime la présence et l'histoire des immigrés en France, les élus de gauche ont réclamé, face aux micros et caméras, une cérémonie officielle d'inauguration qui, pour une fois, rassemblerait dans un même élan républicain, les hommes politiques de droite et de gauche. Des représentants de la Ligue des droits de l'homme manifestaient dans le calme devant les portes de l'ancien Palais des Colonies de la Porte Dorée, saluant la création de cette Cité, tout en dénonçant le climat politique détestable dans lequel survenait cette ouverture. A savoir la chasse aux sans-papiers, d'une part, et les lois Hortefeux actuellement en discussion au Parlement, d'autre part. C'est ainsi que le « Collectif de vigilance Paris 12c pour les droits des étrangers » appelle à une manifestation de masse le 20 octobre prochain devant le siège de la mairie du XIIe arrondissement où est implantée la cité. Les protestataires marcheront jusqu'au quartier de Belleville pour faire jonction avec d'autres manifestants appelant à « une autre politique respectueuse cette fois des familles, des enfants, des travailleurs immigrés ». Nous reviendrons dans un prochain article sur les caractéristiques et les options historiques et scénographiques de la Cité de l'Immigration, ainsi que sur le type de manifestations et d'expositions auquel elle donnera lieu.