Ceux qui sont passés par là s'en sont rendu compte : les tours du Hamma, visibles de loin, ont toujours intrigué les passants, qu'ils soient du cru ou d'autres régions du pays. Plus de 20 ans après son lancement, le projet des tours du Hamma, qui tranche avec les autres constructions par une architecture « plus moderne », semble connaître son épilogue. Inscrites dans le cadre de l'aménagement global du Hamma, ces tours connaîtront les contrecoups que ce projet déterré a connus, il y a peu, par les pouvoirs publics. Que de rumeurs ont été pourtant colportées sur les raisons qui ont obligé l'Etat à « différer » l'octroi de ces 554 logements à leurs hypothétiques bénéficiaires. Ainsi, on a parlé d'une nappe souterraine sur laquelle ont été construites ces habitations aménagées en deux lots séparés par un espace de plusieurs centaines de mètres. D'autres versions, plus saugrenues, assurent que l'argent fut dilapidé et tant que les autorités n'ont pas mis la main sur les coupables, rien ne sera connu du destin de ces bâtiments. « Tout ça est du pipeau », assure une source au fait du dossier. L'Etat, acculé, semble décidé à reprendre ce projet démesuré ; des instructions ont été ainsi données pour les achever ou les retaper. La DNC, constructeur de l'ouvrage, en a été dessaisi. Voulant faire l'économie de dépenses supplémentaires, les banques sont ainsi mises à contribution. La Caisse a décidé d'acquérir ces ensembles à usage d'habitation, comme ce fut le cas du chantier Belheffaf à Sidi M'hamed que la vox populi a appelé Titanic, repris avec le CPA. Aucun ne peut accéder au site sans l'autorisation des services « concernés ». Une société de gardiennage a été installée à l'entrée mitoyenne du commissariat de police et du « nouveau » collège du Hamma, seule issue à partir de laquelle on peut accéder à une partie du site. Il en existe d'autres, mais elles ne permettent pas une vue plus globale sur le site. Des travaux sont menés à l'intérieur et sur les façades des bâtiments sans grand fracas. Aucune plaque ne fut installée pour en indiquer la consistance. Sur l'autre tour, un peu en retrait, sur laquelle les travaux sont les plus avancés, l'on peut remarquer l'installation de pieux tout au long des façades destinées à recevoir des plaques de verre. Pour les voisins du site, ces tours qui n'étaient « occupées » que par des pigeons, d'où d'ailleurs le nom dont elles furent affublées longtemps, auraient un autre look, « plus enviable ». Elles ressembleraient à celles qui sont à quelques encablures de là, construites « en un tour de main » par un investisseur qatari. La CNEP a souvent adopté cette conception pour ces divers bâtiments. Quel usage en sera fait ? L'intitulé initial du projet a été changé après l'acquisition des bâtiment par la CNEP immo, dont la délégation régionale-Centre se trouve à la cité El Djouhara à la rue Hassiba Ben Bouali. Ces grands ensembles recevront des bureaux, affirme-t-on à la Caisse, désormais seule gérante des constructions. Il semblerait qu'avec l'acquisition de ces tours, un hypercentre financier, pas de la grandeur de celui que l'on trouve à « la City londonnienne », sera installé. Les Halles, du côté de Rochaï Boualem, regroupent des banques, telles que le Crédit populaire d'Algérie (CPA) dont le siège se trouve sur la rue Rochai Boualem, qui connaîtront une transformation avec l'adoption du POS, réalisées par les communes de Sidi M'hamed et de Belouizdad. Algérie-Poste a installé également ses bureaux dans ce quartier, loin d'être sécurisé. Plusieurs agressions sont signalées dans cet endroit en retrait de la commune de Belouizdad.
