Les hautes plaines sétifiennes font face à une recrudescence de la criminalité, de l'insécurité et du banditisme, qui mettent à rude épreuve la quiétude des habitants de cette région-carrefour. Par la « grâce » donc de délinquants, qui écument les différents coins de la wilaya, les nerfs du citoyen sont à bout. En effet, la fin du mois sacré, n'ayant pas empêché les pyromanes de mettre le feu aux poudres, a été, le moins que l'on puisse dire, sanglante. Pas moins de huit crimes ont été commis dans un intervalle de temps des plus courts. Ainsi, un jeu de mains entre deux jeunes de Beïda Bordj s'est soldé par le décès de l'un d'entre eux. Un malentendu familial a endeuillé Chouf Lekdad, quartier situé à la périphérie de Sétif où un autre jeune a, sur un coup de tête, tué sa vieille maman. Une prise de « bec » entre deux vendeurs de volaille s'est terminée, le 3 octobre, en faisant une victime dont les parents ont, en outre, déposé plainte contre le CHU pour mauvaise prise en charge. Pour une histoire de moutons volés, un éleveur, qui a voulu se faire justice lui-même, n'a rien trouvé de mieux que de s'attaquer à son oncle, son cousin et sa tante. Résultat des courses : deux morts et un blessé grave. Pour on ne sait quelle raison, un homme d'une trentaine d'années a été non seulement tué, mais carbonisé à Aïn Oulmène, la veille de l'Aïd. Une autre personne du même sexe a connu le même sort à Bon marché (cité Tlidjen), quartier situé au cœur de l'antique Sitifis, non épargné par les vols et les agressions verbales et à l'arme blanche. De nombreux délinquants et dealers, consommateurs et vendeurs de drogue, ont été appréhendés la main dans le sac. El Eulma, deuxième ville de la wilaya, n'échappe pas à la folie des « incendiaires », à l'origine de 163 affaires en rapport à diverses infractions, dont 73 cas liés au vol, impliquant 33 individus dont 25 ont été placés en détention préventive. Au registre des agressions, l'on dénombre 41 cas inhérents aux coups et blessures volontaires. D'autre part, les éléments de la gendarmerie nationale de Sétif viennent, une nouvelle fois, de porter un sacré coup aux trafiquants de narcotiques, faisant de la région des Hauts-Plateaux une plaque tournante de la commercialisation des stupéfiants sous diverses formes, du trafic de voitures et de monnaie, ainsi que de contrefaçon. Aussi, et suite à la perquisition au domicile d'un revendeur, situé à Draâ El Miad, localité dépendante de Aïn Oulmène, chef-lieu de daïra, distante de 32 km au sud de Sétif, les gendarmes ont mis la main sur 4,6 kg de kif. Cette prise a été réalisée la veille de l'Aïd. C'est donc au motif de commercialisation de drogue que le mis en cause a été placé en détention provisoire. Notons, à toutes fins utiles, que cette opération intervient deux mois après la saisie, par les mêmes services, à Sétif de 40 kg de kif traité. Eu égard à cet inventaire, l'on est dans l'obligation de dire que les Hauts-Plateaux, qui étaient relativement épargnés par l'insécurité et le banditisme, font, depuis un certain temps, face à la délinquance, phénomène qu'il va falloir prendre sérieusement en charge.