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Mostaganem
Le puits de la discorde
Publié dans El Watan le 13 - 11 - 2004

Au douar Zaïmia, les habitants qui ne cessaient de réclamer le creusage d'un puits pour leur alimentation en eau potable, seront soulagés par l'arrivée d'un engin flambant neuf et l'installation d'un chantier. Les travaux confiés à l'entreprise Alforhyd allaient enfin les délivrer de cette corvée quotidienne.
Entamé en octobre 2000, le creusement du puits allait atteindre, à la fin de l'année, la nappe située à 190 mètres. Une fois la canalisation mise en place, il restait à l'entreprise à effectuer le toilettage du puits et sa mise en fonction. Alors que le chantier était à l'arrêt pour cause de fête de l'Aïd, le chargé du suivi technique de l'opération pour le compte de la DHW fera une visite au site et ordonna au gardien de procéder au colmatage du puits. Selon les témoignages du gardien et d'autres habitants du douar recueillis par un expert judiciaire, c'est bien cet agent qui aurait donné l'instruction quant au lavage à l'eau claire du puits. Ce que le gardien exécutera avec la technicité approximative qui est la sienne. C'est ainsi qu'au moment où l'ajout de gravier commençait à prendre de l'ampleur, un bruit sourd qui ameuta la population avoisinante se fera entendre. Le bruit qui émanait de l'intérieur du puits n'était que la conséquence d'une adjonction immodérée de gravier qui allait provoquer un collapsage du puits. Sous la pression de l'eau et du gravier, c'est la canalisation qui cèdera, se compactant en profondeur. Cet accident rarissime - notamment lorsque les normes de travail sont maîtrisées et respectées - ne se produit que sous la pression immodérée et localisée du gravier de compactage. La tuyauterie se contractant sous l'effet de la pression, il s'en suit un colmatage partiel ou total de la conduite, condamnant ainsi le puits de manière irrémédiable. Dans son diagnostic du forage, l'ANRH souligne la fragilité de la colonne qui sera confrontée à différentes pressions provoquées par la masse énorme du massif filtrant. D'où les risques évidents de collapse qui seront amplifiés par l'utilisation d'un gravier non conforme. Dans un autre point, l'agence parle d'une erreur monumentale - utilisation d'une crépine de 36 m alors que la hauteur maximale exigée ne peut excéder 25 m - susceptible de causer la collapse du tubage. Lorsque ce collapsage intervient en surface, il est parfois possible d'y remédier en écartant les parois de la conduite, mais lorsqu'il se produit en profondeur, il est rare que le puits puisse être récupéré. L'unique solution consiste alors à l'abandonner - tout en veillant à son obstruction afin d'éviter les fuites et les infiltrations - et à en creuser un second à proximité. C'est cette formule qui sera privilégiée par l'ANRH. Pour la DHW, ce premier puits, perdu à jamais pour l'AEP, sera donc transformé en forage piézométrique qui permettrait de suivre l'évolution de la nappe dans la région. L'entrepreneur, qui s'apprêtait à faire un autre forage sur le même site, exigera de la DHW le payement des travaux antérieurs avant l'entame du second forage. C'est à ce moment que les premiers grincements commenceront à se faire jour entre les deux parties.
une commission d'enquête diligentée
Alors que l'administration s'engageait à payer les opérations réalisées, s'en suivra une série de renvois et autres atermoiements qui obligeront Alforhyd à saisir les responsables locaux et nationaux. Le contentieux persistant, son matériel sera maintenu sur site pendant 18 mois. Période durant laquelle il ne cessera de réclamer son dû à une administration locale réticente. Ce qui incita l'opérateur à saisir par plusieurs écrits le chef du gouvernement ainsi que le ministère de tutelle. Ce dernier délèguera, le 14/10/2001, une commission d'enquête diligentée par l'inspection générale. Son rapport sera accablant pour la DHW de Mostaganem. Non seulement il reconnaîtra les erreurs commises par l'agent chargé du suivi, mais il exigera des sanctions à son encontre. En effet, dans sa lettre du 15/01/2002, l'inspecteur général parle de beaucoup de défaillances dans la rédaction et le suivi du contrat, corroborant ainsi les termes d'une expertise effectuée par l'ANRH dans laquelle cette agence publique recensera plusieurs anomalies et erreurs techniques dans la réalisation du forage de Zaïmia. L'inspecteur général exigera des sanctions à l'égard de l'ingénieur dont l'acte a généré la détérioration de l'ouvrage. Il insiste enfin pour que ce contentieux qui a trop duré soit pris en charge. Devant les torts reconnus par son inspection générale, le ministre des Ressources en eaux prend attache avec le wali de l'époque à qui il ordonne de prendre les décisions qui s'imposent afin de régulariser la situation d'Alforhyd. Un comité consultatif se réunit le 04/03/2002, au siège de la wilaya, auquel participent l'entrepreneur et un élu de l'APW. Une fois les conclusions adoptées - elles sont toutes favorables à l'opérateur -, le wali écrit alors au ministre, apparemment en réponse à une lettre de ce dernier, pour l'informer que la DHW a été instruite pour appliquer les conclusions du comité consultatif. Après plus de deux ans de contentieux, l'entreprise réussit enfin à récupérer une partie de ses dues. Mais le litige perdure en raison du refus de l'administration de payer à l'entreprise la longue période d'attente durant laquelle les équipements seront maintenus sur site par l'entremise d'un ODS d'arrêt provisoire.
« cette affaire n'est plus d'actualité »
Le litige est évalué par Alforhyd à plus de 15 millions de DA. Alors qu'entre-temps, la DHW a vu l'arrivée d'un nouveau directeur, ce dernier considère que l'Etat a déjà fait l'essentiel envers cette entreprise. Pourtant, il semble que l'opérateur soit décidé à aller devant les tribunaux pour que justice soit rendue. Questionné pour savoir pourquoi le marché initial - élaboré et réalisé par son prédécesseur -, qui prévoyait six forages de 410 mètres linéaires, soit une moyenne de 70 m par puits, a été remanié en seulement deux forages de plus de 200 m chacun, notre interlocuteur dira que « cette affaire n'est plus d'actualité. » Pourtant, c'est la modification des termes du marché - l'entrepreneur signalera dans ses multiples lettres aux responsables que 15 articles/19 ont été modifiés sans avenant ni réactualisation du contrat - et surtout la profondeur du forage qui sera en partie responsable de l'incident qui coûtera pas moins de 7 millions de dinars, sans qu'une seule goutte d'eau ne vienne égayer les foyers de Zaïmia.


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